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CONSTRUCTION
DE LA
GALERIE. SOUTERRAINE
Cette durée imprévue des travaux de percement de la galerie provient de ce que les terrains à traverser depuis 1899 ont été, pour partie, bien différents de ceux que faisaient prévoir les coupes que nous possédions. L'hypothèse, due à M. Bertrand, d'un plissement énergique des terrains crétacés que nous aurions à traverser entre le point situé à 2.700 mètres environ du puits Biver jusqu'à la faille du Pilon-du-Roi, s'est pleinement réalisée, et nous avons pu, sans aucune difficulté, prolonger les travaux de la galerie du côté de Gardanne jusqu'à cette faille du Pilon-du-Roi. Mais les choses ne se sont pas passées de la même façon entre le point où se trouvait le front de taille de la galerie du côté de la Madrague en 1899 et la faille du Pilon-du-Roi, point de rencontre des deux attaques. Nous avions considéré comme vraisemblablement exacte la coupe des terrains dressée, dès l'origine des travaux do la galerie, entre le point où a été percé le puits de la Mûre et la faille du Pilon-du-Roi, et nous n'avions pas demandé à M. Bertrand de revoir cette partie de la coupe, en 1898, lorsque, pour des raisons financières, nous avions voulu nous assurer de la nature des terrains restant à traverser entre cette faille et l'avancement du côté de Gardanne. Dans cette région, le percement de la galerie a été extrêmement ardu. Au lieu d'avoir à traverser du point 6,650 environ au point 6,850, soit sur 200 mètres, les dolomies du terrain jurassique, il a fallu traverser du point 6,648 au point 10,050 ces mêmes dolomies, soit sur 3.402 mètres. Le percement de la galerie du côté de Gardanne jusqu'à la faille du Pilon-du-Roi s'est effectué sans grande difficulté dans des terrains d'une dureté moyenne. On n'a pas employé de perforatrices, et nous n'avons pas été gênés par les eaux; il a été, toutefois, nécessaire de faire des
227 revêtements en maçonnerie à cause du peu de solidité de la roche . DES MINES DE
GARDANNE
A LA MER
L'attaque de la Madrague s'est, au contraire, poursuivie jusqu'au kilomètre 10,050 dans les dolomies déjà traversées par la galerie du kilomètre 6,648 au kilomètre 6,700 ; nous avons eu à surmonter, dans cette partie du travail, de très sérieuses difficultés. Après la rencontre, au kilomètre 6,700, d'une grosse source, le 30 juin 1899, nous n'avons pu poursuivre le travail d'avancement que jusqu'au kilomètre 6,712. Nous avons dû, ensuite, le suspendre jusqu'au 1 er janvier 1900, pour pouvoir aveugler les sources, grâce à l'exécution de cuvelages entre 6,400 et 6,545 et entre 6,697 et 6,713. Le l or janvier 1900, le travail d'avancement est repris dans le calcaire dolomitique du Corallien aquifère et caverneux, particulièrement entre les kilomètres 8,400 et 9,000. Au moment où nous atteignons ce dernier point, le débit de l'eau, cuvelages fermés, s'élève à 900 litres par seconde. C'est alors que nous dûmes, en raison de la distance du front de taille à la dynamo génératrice, toujours située au point 2,900, installer au kilomètre 3,120 un transformateur capable de porter la tension combinée du courant triphasé de 190 à 1.900 volts, et au kilomètre 8,300 un second transformateur ramenant la tension de 1.900 à 190 volts, ce dernier transformateur devant être déplacé de temps à autre, au fur et à mesure de l'avancement et de l'allongement du câble portant le courant à haute tension. Depuis le kilomètre 9,000, le calcaire dolomitique reste aquifère, bien qu'à degré moindre que précédemment, jusqu'au kilomètre 10,050. Trois grosses difficultés sont à signaler dans ce trajet. Le 14 mars 1903, au kilomètre 9,486, la galerie touche