Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 194]

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MISSION GÉOLOGIQUE ET

MINIÈRE

démantelés par l'érosion, laissent apercevoir les grès et schistes gréseux qui constituent les terrains stratigraphiquement inférieurs audit calcaire. Dans la région triasique de Mong-Tze, j'ai cru voir des plis couchés et des dômes en relation avec des failles (faille courbe du calcaire de Ta-Tchouang). 3" Mode tourmenté. — Les strates sont plissées d'une façon tout à fait irrégulière ; il n'y a plus de direction générale. — Quand ce mode de structure atteint son maximum, on peut y noter les caractères suivants : 1° petites cassures très nombreuses et dans tous les sens ; 2° plis aigus, comme rebroussés et dans tous les sens ; 3° on voit des strates quasi verticales se recourber en direction brusquement et à angle droit, comme si elles avaient été tordues. C'est surtout au voisinage du Pa-Ta-Ho, à Y-Léang, Lou-Fon-Tsen, Po-Si, La-Li-Hé, que j'ai observé ces effets extraordinaires; je les ai constatés dans tous les terrains, aussi bien le Permien et le Dévonien schisto-calcaire de Po-Si que le Cambrien schisto-gréseux de Lou-Fon-Tsen et Y-Léang. II. Pailles. — D'une façon générale, les failles paraissent nombreuses au Yunnan. Il y en a au moins deux qui m'ont paru tout à fait indiscutables, celles de Lou-Nan et de Lan-Ni-Tsin. La faille de Lou-Nan met en contact, à la hauteur de Lou-Nan, le Dévonien et le Permien; au Sud de ce point, à la hauteur de Oua-Tse, le Cambrien et le Permien; plus au Sud encore, à la hauteur de Ta-Tsuen, le Cambrien et le Dévonien. — La faille de Lan-Ni-Tsin met en contact le Dévonien et le Permien. Des failles manifestes existent également dans la région triasique de Mong-Tze. Je citerai celle qui sépare le Permien du Trias près de

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YUNNAN MÉRIDIONAL

Pou-Tchao-Pa et Tsin-Choui-Tang, celle entre calcaire carbonifère et calcaire triasique sur la route de Mong-Tze à Pe-Che-Gai, celle de Chi-Sin-Tchai, entre deux sousétages du terrain triasique, la faille courbe de TaTchouang, etc. Je ferai encore mention de la faille de Kéou-Kai, au Sud de Lin-Ngan, entre Dévonien et Permien. Dans la région qu'il a spécialement étudiée, M. Counillon a noté deux failles bien caractérisées. — La première, celle de Tien-Sen-Kouan, entre Permien et Dévonien, me paraît la continuation probable, au Nord, de la grande faille de Lan-Ni-Tsin. — La seconde, celle de TchaoKoua, entre Permien et Trias, présente une réelle homologie avec la faille de Tsin-Choui-Tang et de PouTchao-Pa. Tous ces accidents se présentent dans une même région située à la limite de ce que j'ai appelé plus haut (Voir Stratigraphie) la deuxième et la troisième zone, comprenant respectivement les terrains secondaires et primaires. — Aussi, je les considère comme faisant partie i\m même système général de dislocations qui se seraient produites à une époque que je ne puis déterminer, mais qui est sûrement post-triasique, probablement assez récente, tertiaire sans doute, en tous cas antérieure aux dépôts lacustres qui ont eux-mêmes précédé, comme je l'ai dit, le creusement des rivières actuelles. — La venue des granités post-triasiques de Ko-Tiou se rattacherait sans doute à ce mouvement. La nature des failles (failles radiales avec rejet selon la règle de Smith ou plis-failles avec chevauchement du toit sur le mur) n'a pu être définie avec précision. Mais il m'a semblé que les failles de la région de Mong-Tze doivent être plutôt rapportées àla catégorie des plis-failles, car elles m'ont paru, d'une façon générale, être en rapport direct avec les plissements. — Une relation de cet ordre Tome XI, 1907.

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