Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
506
LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS
pour le personnel, — enfin une remise pour la grue roulante du train de secours : ce train comporte généralement une grue à vapeur de 100 tonnes montée sur plateforme à bogies, des wagons plats pour le transport des bogies de rechange destinés aux wagons avariés, des wagons couverts pour le personnel et l'outillage. Le groupement adopté pour ces installations dépend naturellement des dimensions et de la configuration de l'emplacement disponible. Néanmoins la plupart des grands dépôts que nous avons visités sont installés suivant des principes très analogues. Ces dépôts sont presque toujours disposés en cul-de-sac, l'entrée et la sortie des locomotives ayant lieu par la même extrémité des installations, et la remise des machines étant placée à l'opposé, au fond du cul-de-sac. Les équipes de mécaniciens et chauffeurs quittent leurs machines à l'entrée du dépôt, et se rendent immédiatement au bureau du chef de dépôt, où le mécanicien remplit une formule imprimée indiquant les soins à donner à la machine, ou les réparations qu'elle nécessite. Les machines sont alors manœuvrées par des chauffeurs de dépôt, dits « hostlers », qui les conduisent aux fosses à piquer et aux approvisionnements (charbon, sable et eau); l'ordre de ces opérations varie d'ailleurs suivant les dépôts. Sur les fosses à piquer, des nettoyeurs jettent le feu, basculent les mâchefers, vident le cendrier, et procèdent à la vidange des escarbilles lorsque les locomotives ne sont pas munies de bottes à fumée « self-cleaning ». La machine est ensuite envoyée au pont tournant, et rentrée à la remise. Un ou plusieurs inspecteurs procèdent à une visite complète de la locomotive, à l'essai des appareils du frein continu, etc. Leur rapport est joint à celui du mécanicien, et le chef de dépôt décide des réparations à faire : il
MATÉRIEL ET TRACTION
507
décide également s'il y a lieu de laver la chaudière ou de faire l'essai des entretoises (*); sur certains réseaux, des fiches placées dans l'abri de la machine indiquent les dates du dernier lavage et du dernier essai : c'est d'après ces indications que le chef de dépôt donne des ordres au sujet de ces opérations. La remise est presque toujours constituée par une rotonde (« roundhouse ») incomplète, formant un secteur circulaire et desservie par un pont tournant : un certain nombre de voies extérieures, rayonnant autour du même pont tournant, servent au garage des machines en cas d'insuffisance de la rotonde; mais, en général, celle-ci est calculée de façon à abriter la majeure partie, ou même la totalité, des locomotives stationnant simultanément au dépôt. Des voies distinctes, mais contiguës, servent à l'entrée et à la sortie des machines. Telle est la disposition que nous avons rencontrée notamment au dépôt de locomotives à voyageurs du New York Central and Hudson River R. R. à Rensselaer près Albany (N.-Y.), au dépôt de locomotives à marchandises du môme réseau à West-Albany (N.-Y.), aux dépôts du Lake Shore andMichigan Southern R« à Collinwood (0.) et à Elkhart (Ind.), au dépôt de locomotives à voyageurs du Pennsylvania R. R. à Alloona (Pa.), au dépôt des Pennsylvania Lines à Allegheny près Pittsburgh (Pa.), au dépôt du Pittsburgh and Lake Erie R. R. à Mac Kees Rocks près Pittsburgh, etc. Comme type de dépôt construit d'après ces principes, nous décrirons les installations de celui à! Elkhart, datant de 1904-1905 (Voir fig. 1). Ce dépôt reçoit par jour en moyenne 160 locomotives tant à voyageurs qu'à marchandises. Il comporte deux (*) Cet essai consiste dans une épreuve hj-draulique de la chaudière à la pression de 21 kilogrammes, complétée parfois par un essai des entretoises au marteau.