Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 308]

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fortement altérées. La structure, abstraction faite des amygdales, est essentiellement celle d'une roche volcanique à gros grains; elle ne paraît pas être holocristalline, bien que la décomposition y soit si avancée qu'il estdifticile ou impossible de déterminer la nature originelle de la pâte entourant les éléments cristallins. Stelzner a défini cette roche comme une diabase à olivine. Les minéraux dominants sont un feldspath plagioclase et des pseudomorphoses chloritiques vertes représentant des membres du groupe ferro-magnésien. Sous les mélaphyres commence une autre série de roches sédimentaires appelées quartzites. D'après leurs caractères pétrographiques, c'étaient originairement des grès ou des arkoses feldspathiques transformées par cémentation en quartzites durs et lustrés de finesse variable. Parfois une alternance rapide de lits grossiers ou tins leur donne une structure lamellaire qui les fait désigner comme des schistes, mais les soi-disant schistes ont essentiellement la même composition que les quartzites proprement dits. Sous ces roches sédimentaires reparaissent des mélaphyres entièrement semblables aux premiers, avec une épaisseur variant entre 50 et 70 pieds. Puis vient une nouvelle grande série de roches ignées, appelées porphyres quartzifères, présentant, malgré leur état de décomposition, un caractère nettement acide. On doit les regarder comme formant une série continue, de nature volcanique, sans qu'on puisse dire si quelques-uns des types non vésiculaires sont ou non de vraies coulées de lave. Certaines de ces roches peuvent constituer des masses intrusives injectées dansunesérie préexistante de laves. Sous la série volcanique acide s'étendent quelques assises sédimentaires, se décomposant sous le microscope en lits alternants de sédiments quartzeux à grains très fins et bandes ou lentilles de calcite cristalline. A la mine de Kimberley, on a rencontré sous cette série, à 2.520 pieds du jour, un conglomérat bien défini de 50 pieds d'épaisseur, récemment identifié avec le conglomérat du Vaal qui affleure dans les districts au nord de Kimberley. A la mine de Beers, le puits n'a pas rencontré le conglomérat du Vaal; il a atteint, à 2.137 pieds du jour, un granité gris pâle, avec structure quelque peu gneissique. On y distingue du quartz clair vitreux, des feldspaths blanc et rose, et un mica verdàtre. Jusqu'ici le puits a traversé 329 pieds de ce granité.

Les roches énumërées ci-dessus ont été déterminées pétrographiquement par les professeurs Rastall, Miers et Hutchinson, d'Oxford et de Cambridge. Méthode d'exploitation. — On sait que la terre bleue, ou minerai, remplit des cheminées verticales, ou cratères, de 200 à 300 mètres de diamètre. Des puits rectangulaires, ouverts en dehors de ces cheminées, atteignent actuellement les profondeurs suivantes : Mine de Beers. — Puits du Rocher _ Puits n° 1 Mine Kimberley. — Puits principal Mine Wesselton Mine Dutoitspan

2.433 pieds 1-670 — 2.599 — °™ 86 "

Chaque puits comprend deux compartiments pour l'extraction, un ou deux pour la' circulation du personnel par les cages, et un pour échelles et tuyauteries. On mène, à partir des puits d'extraction, des galeries de niveau ; celle du niveau 2.520 pieds, à Kimberley, a recoupé le minerai à 1.406 pieds du puits. On divise ensuite le minerai en étages de 40 pieds de hauteur chacun. A chaque étage, on mène une galerie principale suivant le grand axe du cratère et des galeries transversales à 22 pieds 1 /2 l'une de l'autre d'axe en axe jusqu'à ce qu'elles atteignent la roche encaissante. On élargit ces galeries d'abord le long de la roche jusqu'à ce qu'elles se réunissent et, en- même temps, on abat le plafond en s'élevant sur les déblais jusqu'à une dislance de quelques pieds de l'étage supérieur. La terre bleue abattue qui remplit les galeries ainsi élargies et élevées est, régulièrement, enlevée avant que le toit commenceà menacer de tomber. On n'y réussitpas toujours et les remblais des étages supérieurs viennent parfois s'abattre sur le minerai avant qu'on ait pu en achever l'extraction. Souvent on ouvre des galeries à travers lesdits remblais pour terminer l'enlèvement du minerai qu'ils recouvrent ; mais plus généralement on abandonne provisoirement ce minerai que l'on reprendra avec celui de l'étage inférieur. Après avoir ainsi dépilé une première zone le long des parois du cratère, on attaque une deuxième zone concentrique, en ayant soin de toujours tenirles chantiers de l'étage supérieur en avance suffisante sur ceux de l'étage suivant. Ces chantiers ne sont nullement boisés. Les galeries de traçage, au contraire, sont boisées,