Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 81]

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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES

contenant pas de charbon, lors de l'étude des retards de détonation des explosifs Favier. Action du coton-poudre. — Un mélange de 90 parties de nitrate et 10 parties de coton-poudre ne s'allume ni en tas ni en gouttière. Une cartouche de 60 grammes, au dosage suivant : e)

Nitrate d'ammoniaque.. . Coton-poudre de guerre. Dynamite-gomme

70 20 10

(finement découpée et mélangée avec soin)

s'allume facilement ; dans le bloc de béton, elle brûle en huit minutes. La fumée a une faible odeur ammoniacale. En résumé, le coton-poudre ajouté en grande quantité à des dynamites au nitrate d'ammoniaque donne des matières susceptibles de produire des déflagrations fusantes; mais il n'en est plus de même quand il est en petite quantité, dans la grisoutine-couche en particulier. D'autre part, il est difficile d'admettre que de très importantes erreurs de dosage en coton-poudre aient pu exister, à différentes reprises, dans les cartouches successives de plusieurs trous de mines. Le coton-poudre ne paraît donc avoir pu jouer qu'un rôle secondaire dans les déflagrations fusantes observées aux mines de Gagnières. f) Essais sur grisounite. — Quelques essais ont été faits avec des matières analogues aux grisounites Favier. On essaie dans le tube de fer, avec une amorce de 6 grammes de poudre noire, un explosif composé de 90 parties de nitrate d'ammoniaque et 10 parties de trinitronaphtaline ; l'amorce brûle seule. On essaie dans le bloc de béton la même matière surdosée avec 20 p. 100 de charbon de houille pulvérisé ; l'inflammation est assez facile. Dans le bloc, on a d'abord trois extinctions au bout de une minute, trente secondes,

RAPPORT SUR L'ÉTUDE DES RATÉS DE DÉTONATION 159

et une minute. Dans un dernier essai, la combustion dure six minutes; les fumées sont jaunes et peu incommodantes ; on entend un bouillonnement graisseux. La hauteur de la cartouche est réduite de 19 à 14 centimètres. II. — PRÉSENCE DE POUSSIER DE HOUILLE DANS LES TROUS DE MINE.

Les essais qu'on vient de rapporter semblent montrer que le poussier de charbon joue un rôle prépondérant dans les déflagrations fusantes des explosifs de sûreté. Dans ces conditions, il était important de vérifier qu'aucune objection de fait ne pouvait être opposée à cette explication et qu'en particulier, dans tous les accidents signalés, du poussier avait pu réellement se trouver mélangé accidentellement à l'explosif. D'une part, les cinq accidents survenus aux mines de Gagnières ont eu lieu en couche; d'autre part, parmi les ratés de détonation des explosifs Favier relatés dans les Rapports de la Commission du Grisou des 28 avril 1896 et 18 janvier 1899, une seule fois cette circonstance est indiquée, et il s'agit alors d'un coup de mine tiré en couche. Enfin, M. l'Ingénieur en Chef Chesneau, Secrétaire de la Commission du Grisou, a communiqué à la Commission les renseignements qu'il a pu recueillir sur la présence du poussier de houille dans les trous de mine. Il n'y a pas mélange de charbon avec l'explosif dans la préparation de la cartouche-amorce avec des mains imprégnées de poussier, mais il y a assez souvent dans les trous de mine des quantités assez importantes de poussier ; dans certains cas, la cartouche du fond s'écrase sous le bourroir et, vraisemblablement, il se produit alors un mélange de l'explosif de cette cartouche avec le poussier qui est dans le fond du trou. La quantité de poussier pouvant se trouver dans le trou Tome XII, 1907.

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