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COMMISSION DU GRISOU
« Nous avons procédé, à notre fosse n°l, aux essais du « cordeau détonant au trinitrotoluène employé avec la « poudre Favier comprimée. Nous avons pu constater les « faits suivants : « 1° Le cordeau détonant provoque la détonation com« plète de toutes les cartouches de poudre Favier compri« mée qui composent la charge de chaque trou de mine ; « aucune détonation partielle n'a été relevée. « 2° On a pu avec le cordeau faire détoner des car« touches comprimées de nitrate d'ammoniaque pur. « 3° Les charges d'explosifs Favier ont été réduites de « 20 p. 100 tout en donnant le même résultat. « 4° Nous avons pu remplacer la poudre Favier B, qui « n'est pas de sûreté pour le grisou, par de la poudre « Favier-couche à température de détonation inférieure « à 1.500°, et cela avec une réduction de 20 p. 100 sur « le poids de l'explosif. « Je vous autorise à communiquer ma lettre à MM. l'es « membres de la Commission du grisou, qui certainement « s'intéresseront aux avantages que procure l'emploi du « cordeau et dont les principaux sont : suppression des « détonations incomplètes, réduction du poids des charges, « possibilité d'employer des explosifs à trèsbasse tempéra« ture de détonation. » Discussion des résultats. — Les essais de Lens montrent tout d'abord que le nouveau mode d'amorçage peut être employé, sans inconvénients pratiques, dans une exploitation courante. On doit ajouter néanmoins, bien que ce point n'ait pas été signalé par les Mines de Lens, que le chargement d'un trou de mine en une seule opération est plus délicat que le chargement actuel par cartouches introduites successivement. Par contre, le chargement en une seule fois, imposé par l'amorçage au cordeau, présente l'avantage d'empêcher d'une façon absolue les mélanges d'explosif et de
NOUVEAU DISPOSITIF D'AMORÇAGE DES EXPLOSIFS
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charbon qui sont de nature à augmenter la température de détonation et qui paraissent avoir été la cause des décompositions fusantes observées à plusieurs reprises dans des mines du Gard. Les essais de Lens ont fourni la preuve expérimentale que l'amorçage au cordeau assurait la détonation complète des explosifs Favier sous forme comprimée. Ce résultat était à peu près certain a priori, d'autant plus que nous avions vérifié dans des essais préalables que le cordeau au trinitrotoluène faisait détoner des cartouches séparées les unes des autres par des vides ou par des cartouches en terre, dispositif qui nous avait paru susceptible d'application dans les travaux d'abatage du charbon. Quant à l'augmentation importante d'effet utile des explosifs, signalée par les Mines de Lens, elle était tout à fait inattendue, et nous avons cherché à savoir si le bénéfice de 20 p. 100 pouvait être considéré comme établi rigoureusement. L'évaluation du travail produit par un explosif présente en effet une très grande incertitude, quand les essais ne sont pas suffisamment prolongés. D'après les renseignements obtenus, le chiffre de 20 p. 100 n'a pas été seulement déterminé dans quelques essais, mais contrôlé ensuite dans l'exploitation courante où les charges ont pu être réduites uniformément de 20 p. 100 sans diminution du travail produit. Pour effectuer commodément cette réduction de charge, on avait préparé des cartouches de 80 grammes (poids brut) de grisounite comprimée qu'on substituait sur les chantiers aux cartouches normales de 100 grammes (poids brut). Les expériences de contrôle ont porté sur plus de 200 kilogrammes d'explosif. Les conclusions des Mines de Lens présentent donc de sérieuses garanties, et il faut admettre que l'emploi du cordeau augmente notablement le rendement de la grisounite Favier.