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LA CATASTROPHE DE COURRIERES
Expériences pour rechercher les fissures possibles du terrain. — Dès qu'il fut constaté que l'explosion n'avait pu être produite par des gaz sortis de l'incendie de Cécile, en empruntant les issues connues à 280 ou 326, il fut décidé de rechercher s'il n'existait pas dans le terrain des fissures inconnues de veine à veine permettant à ces gaz de déboucher dans d'autres galeries. Il parut possible que de telles cassures se fussent produites, par exemple à la limite du stot de protection du puits, ou bien aussi le long d'un plan vertical passant par les voies de fond de Cécile 280, de Sainte-Barbe 303 et de Joséphine 326. Ces deux dernières voies sont bordées au Nord par les dépilages, qui ont produit un vide total de 4 mètres et une descente de terrains correspondante, tandis qu'au Sud le massif de charbon est encore vierge, etle terrain estresté en place. Il y avait là une ligne de cassure tout indiquée, passant précisément par la voie de fond de Cécile 280 où montaient et s'accumulaient derrière le barrage B, les gaz du feu. Que ces fissures pussent exister, cela paraissait donc fort possible. Il semblait, par contre, plus difficile à admettre que les gaz de l'incendie s'y fussent engagés, pour les raisons suivantes : 1° jusqu'au 10 mars, les gaz: avaient une issue par les fuites des barrages de 280; 2° rien ne les attirait aux étages inférieurs, entrées d'air, où régnait une pression très voisine de la pression atmosphérique, tandis qu'à 280, étage de retour, existait une dépression marquée ; 3° en l'absence d'un appel par dépression vers les étages inférieurs, leur poids spécifique peu élevé devait retenir les gaz dans les galeries ou les vieux travaux de 280 ; 4° il ne s'est pas produit d'explosion sur l'incendie aurait pas eu combustion, mais seulement distillation des gaz, ce qui est peu vraisemblable, l'air pouvant arriver assez facilement, vu la nature des barrages. En réalité, le volume des gaz inflammables a donc dù être moindre.
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lui-même entre les barrages ; il n'est donc pas admissible que des gaz accumulés aient été chassés violemment, à un moment donné, à travers des fissures dans lesquelles ils ne se seraient pas engagés d'eux-mêmes ; 5° si les gaz étaient descendus par les fissures, ils auraient rencontré d'abord la veine Sainte-Barbe à 303, dont le. courant d'air les aurait entraînés vers le n° 4 sans les laisser descendre plusbasjusqu'à Joséphine326. Or Sainte-Barbe est restée là intacte, tandis que Joséphine a beaucoup souffert. Au Nord de la vieille voie remblayée de Cécile, où fut construit le barrage B-, la veine n'a pas été exploitée sur une zone de 200 mètres de largeur, en raison des resserrements et des accidents qui l'affectent. De ce côté aucune voie, aucun vide ne permettait aux gaz de s'échapper. Si les gaz distillés se sont dégagés aux étages inférieurs • par des fissures, ces fissures ont dû avoir un débit régulier, puisqu'il ne s'est pas produit de chasse par suite d'une explosion intérieure. Ce débit n'a pu être que très faible: 340 mètres cubes de gaz combustibles, dégagés en près de trois jours et demi, donnent un débit de 100 mètres cubes par jour ou de l lil ,l par seconde. Les galeries sont parcourues par des courants d'air pur d'un débit qui est à celui-là dans un rapport de 500 au moins et généralement de plusieurs milliers. Les gaz émis par des fissures auraient été dilués de telle façon qu'ils n'auraient pu former un mélange explosif. D'ailleurs la plus grande quantité des gaz distillés a dû se dégager à 280. Malgré ces objections très fortes contre le rôle possible des fissures du terrain, des expériences furent faites pour les mettre en évidence, si elles existaient, en les faisant suivre par un gaz à odeur forte, l'acide sulfureux, dont on pourrait reconnaître les moindres fuites. A deux reprises, après que les barrages de 280 eurent été refaits, de l'acide sulfureux fut insufflé par le barrage B, ; la première fois, on fit passer dans l'espace compris entre les barrages