Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
408
LA CATASTROPHE DE COURRIERES
de 280 et les estoupées un volume de 1.500 mètres cubes d'air à 1,33p. 100 d'acide sulfureux; la seconde fois, on insuffla 3.250 mètres cubes à 2,8 p. 100 d'acide sulfureux entre le barrage B, et le haut du montage du feu, qui avait été barré de manière à concentrer sous pression l'air sulfureux dans la voie supérieure de Cécile où s'étaient accumulés, eux aussi, les gaz de l'incendie. Aucune des deux fois il ne fut possible de déceler la moindre fuite de gaz sulfureux dans les voies de 303 ou de 326. Conclusions. — Les constatations faites dans les bowettes et à l'accrochage de 280 ont prouvé que, malgré le dégagement abondant des gaz de l'incendie à cet étage par-dessus les barrages et par leurs fuites, il n'y a pas eu d'explosion originelle à ce niveau. Les constatations faites dans la voie de fond et les retours de Cécile à 326 ont démontré qu'une explosion n'a pas pris naissance là non plus, bien qu'il soit à peu près certain que les gaz de l'incendie auraient pu trouver de ce côté une issue. L'examen de la région même du feu a fait voir qu'aucune explosion ne s'y est produite, allumée sur le foyer par un remous des gaz distillés. Il a été constaté que l'incendie a été simplement un feu de bois qui s'est peu étendu, bien qu'une légère arrivée d'air pût continuer à se faire par 326. Le volume des gaz distillés n'a pu dépasser 340 mètres cubes ; leur débit moyen n'a donc été que de 1 litre environ par seconde. Un volume de 1 .500 mètres cubes d'air sulfureux n'a pas suffi à remplir suffisamment les vides que lui offrait la veine Cécile entre 326 et 280 pour se dégager soit dans la voie de fond de 326, soit par tout autre chemin. Un volume de 3.250 mètres cubes d'air sulfureux, dix fois supérieur au volume des gaz distillés par l'incendie, concentré dans la voie de fond de 280, n'a pas trouvé
LA CATASTROPHE DE COURRIERES
409
de chemin qui lui permette de sortir de la veine Cécile. Nous concluons donc que, si des fissures existent de veine à veine, les gaz distillés ne s'y sont pas engagés, les anciens travaux et galerie de Cécile offrant une capacité plus que suffisante pour les loger, et que d'ailleurs les fuites de gaz par de telles fissures auraient été tout ■ à fait insignifiantes, comparées au volume d'air pur qui les aurait diluées en proportion infinitésimale et rendues inoffensives. Les gaz du feu semblent donc n'avoir pu jouer aucun rôle dans la catastrophe; pour les amener en une région qui puisse avoir été l'origine de l'explosion, Marie Nonl 326 ou bien les voies Lecœuvre, il faudrait supposer qu'ils ont remonté des courants d'air importants, ou qu'ils ont cheminé par des fissures entre vieux travaux ou entre galeries sur un parcours de 500 à 800 mètres, en quantité suffisante pour former, en fin de course, un mélange explosif, hypothèse que ce qui vient d'être dit sur le volume total de gaz dégagés et sur leur débit rend tout à fait invraisemblable. Aussi le Conseil général des Mines a-t-il conclu (*) qu' « ilressortait.de toutes les constatations faites, comme des expériences auxquelles il a été procédé, que la cause de l'accident ne saurait être cherchée dans l'incendie de la veine Cécile ». 3° Inflammation de poussières due à un coup de mine à front de la voie Lecœuvre. — Cette hypothèse s'appuie sur la découverte, dont nous avons déjà parlé, d'un coup de mine à front de la voie Lecœuvre. C'était un trou de 50 centimètres de longueur et de 10 centimètres de diamètre environ (Pl. II et fig. 16), placé à l m ,60 de hauteur et orienté vers la paroi Sud, dont son prolongement
Annexe B.