Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
410
LA
CATASTROPHE
DE
COURRIERES
m
vient rencontrer le pied à 10 ,50 du front. La longueur assez grande de ce culot, la présence d'un tas de charbon
KIG. 16.
placé au-dessous, qui débordait sur le corps allongé dans la sous-cave, enfin la coïncidence de l'emplacement de la
LA
CATASTROPHE
DE
COURRIERES
411
quatrième buse mise en pièces avec le point où le prolongement même du coup de mine rencontre le sol, ont fait penser que ce coup de mine était exactement contemporain delà catastrophe et en avait été la cause initiale. Il fallait d'abord, pour éclaircir ce point, rechercher les explosifs distribués le matin du 10. D'après le carnet de distribution, sept cartouches de Favier n° 1 avaient été reçues le 10 par les Lecœuvre. Elles furent toutes retrouvées intactes dans une boîte de fer-blanc placée près de la recoupe et fortement cabossée. Restait à voir si le coup n'était pas chargé avec des explosifs de la veille. Comme la présence de trois ouvriers à front contredisait absolument l'hypothèse d'un coup tiré etparti dans des conditions normales, il fallait imaginer des circonstances particulières. On pouvait supposer avec assez de vraisemblance que le coup chargé la veille et tiré vers la fin du poste avait raté ; les Lecœuvre auraient dû en prévenir le porion, qui ne les aurait laissés descendre que vingt-quatre heures après, au poste de l'après-midi ; mais, pour éviter de travailler l'après-midi, un samedi, les Lecœuvre avaient pu garder le silence sur le raté, revenir a l'heure normale au chantier, trouver le charbon prêt à tomber facilement par l'effet de la sous-cave, et commencer à 1 abattre au pic sans forer un nouveau trou de mine comme ils l'auraient fait en charbon dur. Ayant donc abattu le charbon jusqu'au voisinage de la capsule, un coup de pic aurait atteint celle-ci et le coup raté serait parti. Cette hypothèse s'accorde bien avec la position des corps encore à front, avec les coups de pic remarqués sur la paroi gauche près du culot et avec la présence d'une quantité réduite de charbon au pied du front. Elle se heurte cependant à des objections graves. D'abord la position des deux corps à front, dont les jambes étaient étendues sur le tas même de charbon, indique que ce tas était formé avant l'explosion. D'autre part, les coups de