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LA CATASTROPHE DE COURRIERES
pic près du culot peuvent s'expliquer par la nécessité d'affranchir la paroi, comme cela se fait toujours après un coup de mine. Puis la petite quantité de charbon devant le coup de mine (quatre berlines et demie dans le tas, plus une demi-berline déjà chargée) fournit, elle aussi, un argument contre l'hypothèse du raté, car il faudrait retrouver plus loin le reste du charbon abattu le matin et déjà enlevé du front. Les trous de mines forés par les Lecœuvre avaient toujours, au dire de leur camarade Pruvost, l m ,50 de long environ. Le culot a 50 centimètres ; les cinq berlines de charbon encore devant le front représentant une épaisseur de 30 centimètres environ en place, il manquait donc le charbon correspondant à une épaisseur de 70 centimètres, c'est-à-dire dix à douze berlines. On rechercha dans les galeries conduisant au puits les berlines provenant du chantier Lecœuvre ; toutes celles qui avaient été expédiées le matin du 10 devaient s'y trouver encore. On n'en trouva que deux. Il ne peut être supposé que les Lecœuvre avaient, dès le 9, travaillé à abattre du charbon sur un coup raté du même jour, car ils auraient certainement, en ce cas, foré un trou de mine à côté du premier, la sous-cave n'ayant pas eu le temps de jouer assez pour favoriser l'abatage du charbon au pic. On peut donc alors seulement admettre que les huit à dix berlines qui manquent ont été réduites en poussières et dispersées par l'explosion elle-même. En examinant de près le culot et le front de taille, il semble bien que le coup a travaillé comme il devait le faire ; il était placé trop haut et foré trop profond pour n'avoir pas laissé un culot important, même dans des conditions de tir tout à fait normales. D'ailleurs le front, presque droit au-dessous du coup de mine et présentant encore une sous-cave peu profonde du côté opposé, avait bien l'apparence qu'il devait avoir après le tirage d'un coup normal .
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Le culot n'offrait rien d'extraordinaire par ses dimensions. Pruvost a déclaré qu'il lui arrivait de temps en temps d'en obtenir d'aussi profonds ; un culot tout semblable a été constaté après la catastrophe dans la parallèle même de la voie Lecœuvre, mesurant 38 centimètres de profondeur avec une ouverture de 10 centimètres de diamètre. 11 faut remarquer enfin — ce qui est un argument des plus sérieux contre l'hypothèse d'un coup de mine — que, dans tous les accidents causés d'une façon certaine par un coup de mine débourrant et enflammant les poussières, les effets mécaniques ont été presque nuls au voisinage même de l'explosion, tandis qu'à la voie Lecœuvre les effets les plus formidables se trouvaient à 10 mètres du front, à l'endroit même où aurait pris naissance l'inflammation de poussières. Nous avons exposé les uns après les autres les arguments pour et contre l'hypothèse d'un coup de mine, ceux-ci paraissant l'emporter sur ceux-là sans qu'il soit possible de tirer de leur examen une certitude absolue.
4° Inflammation de poussières due à l'explosion inopinée de cartouches dans la voie Lecœuvre. — La mise en pièces de la quatrième buse à partir du front dans la voie Lecœuvre, tout à fait conforme aux effets que produirait une cartouche explosant à l'intérieur de la buse, ou contre elle, a fait penser qu'il avait pu se produire là un fait de ce genre. La fig. 17 reproduit une photographie des débris des quatrième et quatorzième buses, et des autres buses remarquables. Des expériences comparatives ont été faites par M. l'Ingénieur principal Stassart dans la galerie d'essais de Frameries : une cartouche de poudre Favier n° 1, détonant dans une buse identique à celles de la voie Lecœuvre, l a réduite en 93 morceaux, de dimensions tout à fait Tome XII, 1907.
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