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LA CATASTROPHE DE COURRIERES
LA CATASTROPHE DE COURRIERES
impossible de savoir s'il avait déjà passé chez les Lecœuvre pour leur remettre les trois détonateurs demandés par eux le 10 au matin. Il n'a été retrouvé dans cette voie aucun détonateur, ni aucun débris de cuivre. Il y a donc doute si des détonateurs s'y trouvaient au moment de l'explosion. D'ailleurs les effets des détonateurs sur une buse ont été étudiés, eux aussi, par M. Stassart à Frameries et trouvés tout à fait insignifiants : ils ne font qu'un trou sans déchirer la buse en morceaux.
faille Gassion de Lens, qui s'avance dans les travaux du n° 5 de Courrières, et qui semble le prolongement de la faille Connétable, a donné lieu au n° 5 à des dégagements de grisou. Ils s'y sont produits dans Marie 260 en 1887, dans Marie 228 en 1888, dans Cécile 228 en 1892, dans Joséphine 260 en 1902, enfin dans la bowette Nord 324 en 1903. Le dégagement dans Cécile en 1892 est particulièrement curieux; il se produisit à front dans une longue voie en descenderie, formant cul-de-sac, qui longeait la faille Gassion ; sans qu'on ait été averti par aucun indice, de faibles inflammations de grisou s'y produisirent à trois reprises en quelques jours. Ce n'est qu'après la troisième flambée qu'il en fut donné connaissance aux ingénieurs. Le chantier, visité aussitôt à la lampe, ne décela plus aucune trace de grisou et on n'en a jamais retrouvé depuis.
5° Explosion de grisou dégagé au front de la voie Lecœuvre, ou de sa parallèle, prolongée par une inflammation de poussières. — C'est seulement l'insuffisance des deux hypothèses précédentes, incapables d'expliquer d'une façon bien satisfaisante les phénomènes observés à la voie Lecœuvre, qui a conduit à imaginer un dégagement de grisou à front : cette supposition toute gratuite est d'ailleurs plus acceptable là qu'ailleurs, en raison de la disposition des lieux, et elle permet de rendre compte de bien des détails très particuliers de l'explosion. Le grisou n'a jamais été constaté à la voie Lecœuvre ni à sa parallèle. Le porion contrôleur Pélabon inspectait dans la nuit du dimanche au lundi les quartiers où l'on se servait de lampes de sûreté et quelques autres voies en ferme, notamment la voie Lecœuvre. L'examen était fait à la lampe Chesneau. Pélabon n'a jamais remarqué aucune trace de gaz, comme il est indiqué sur le registre spécial. Le 4 mars, dimanche qui précéda la catastrophe, la visite réglementaire a été faite non par Pélabon, mais par l'autre porion contrôleur, mort le 10 mars ; il n'a pas mentionné kir le registre le résultat de sa visite. Les voies Lecœuvre seraient particulièrement bien placées pour être le lieu de la première découverte du grisou à la fosse. Elles s'avancent en ferme dans un massif vierge et le long de la faille Connétable. Or la
La parallèle de la voie Lecœuvre, où la faille est visible, semble bien désignée pour un dégagement. Le grisou aurait pu s'y accumuler le 9 et le 10 au matin, sans s'y enflammer, puisque personne n'y travaillait, et être entraîné par le courant d'air dans la voie Lecœuvre ellemême; il pouvait y séjourner au toit, où les couches étaient plus ou moins stagnantes, en raison de la position des buses sur le sol. Une des lampes des Lecœuvre, celle qui a été retrouvée à 20 mètres du front, aurait produit l'inflammation et l'explosion. Les avancements de la voie Lecœuvre et de sa parallèle ont été repris aussitôt que leur déblaiement a été terminé. Des expériences à la lampe Chesneau et des prises de gaz y ont été faites journellement sans que l'on ait trouvé trace de grisou. Faut-il, de ces résultats négatifs, conclure qu'il n'a pas pa y avoir un dégagement temporaire ayant complètement disparu depuis l'origine des recherches? Il ne semble pas qu'une conclusion aussi absolue soit possible. Le chan-