Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
488
LA
CATASTROPHE
DE
COURRIÈRES
ploi exclusif des explosifs de sûreté, avec allumage par des boute-feux spéciaux ; Considérant, d'ailleurs, que les mesures qui viennent d'être énumérées ont déjà été prescrites, pour toutes les houillères du Nord et du Pas-de-Calais, partie par les arrêtés préfectoraux des 7 et 18 septembre 1906, partie en suite de l'avis émis par le Conseil le 3 novembre suivant, et qu'il est procédé en ce moment à l'instruction nécessaire pour leur application à toutes les autres mines de France ; Considérant que, conformément aux conclusions du rapporteur, et les mesures relatives aux appareils respiratoires à employer pour le sauvetage en cas d'accident ayant été prescrites par arrêté ministériel du iô avril 1907, il reste encore à se préoccuper, d'une part, de la question des poussières elles-mêmes et des mesures à prendre en ce qui les concerne, et, d'autre part, de la question des explosifs de sûreté à employerdans les mines à grisou ou à poussières ; Considérant, en ce qui regarde les poussières, qu'il ressort des constatations faites à la suite d'accidents récents survenus dans le bassin de la Sarre que si, comme dans certaines parties de la mine de Courrières, des tronçons un peu étendus de galeries suffisamment humides paraissent avoir fait obstacle à la propagation de l'inflammation, il n'est pas certain que l'arrosage continu de semblables tronçons suffise toujours à arrêter le passage des flammes,. Qu'en tout cas il paraît établi que l'arrosage des poussières à intervalles tant soit peu éloignés constitue une mesure de précaution illusoire, l'évaporation, sous l'influence du courant d'air, pouvant suffire, au bout de deux à trois heures, à le rendre inefficace ; Considérant, d'autre part, qu'il semble résulter des constatations faites à Courrières, particulièrement dans les veines minces où les poussières étaient, par suite du coupage du mur, formées de schistes en même temps que de
LA
CATASTROPHE
DE
COURRIERES
489
charbon, et où l'inflammation ne s'est pas propagée, que la schistification des poussières, ou leur mélange à toute autre matière inerte, pourrait constituer peut-être un moyen pratique de parer au risque de leur inflammation. ■Et qu'avant de prescrire administrativement des mesures telles que l'arrosage continu de portions de galeries plus ou moins étendues, dont l'efficacité n'estpashorsde doute et dont la réalisation ne laisse pas d'offrir des difficultés et des inconvénients de plus d'une sorte, il parait indispensable que la question fasse l'objet d'une étude spéciale ; Considérant, en ce qui regarde les explosifs de sûreté, qu'il est nécessaire de se préoccuper non seulement de la •question de la limitation des charges, mais de la composition même desdits explosifs pour laquelle ont été mises en avant deux théories contradictoires, les produits de la déflagration ne devant pas contenir, suivant l'une, de gaz combustibles, pour ne pas contaminer l'atmosphère et en augmenter la teneur en éléments dangereux ; ne devant pas, suivant l'autre, contenir de gaz comburants, tels que l'oxygène, ces gaz, à haute température, risquant d'allumer le grisou ou les poussières, s'il y en a ; Qu'il est donc nécessaire qu'il soit procédé à une étude à cet égard, en vue de rechercher, d'une façon générale, quels sont les explosifs à la fois les plus sûrs et les plus avantageux sous le rapport de l'effet produit ; Est d'avis, les autres mesures nécessaires ayant déjà fait l'objet de prescriptions récentes, ou donnant lieu en ce moment à une instruction administrative sur le point d'aboutir, qu'il y alieu de demander à la Commission du grisou, déjà saisie d'ailleurs de l'étude des poussières charbonneuses ainsi que de l'étude des explosifs, d'une part, de procéder aux études nécessaires et de donner son avis sur cette question des dangers des poussières et des moyens d'y remédier, envisagée non seule» ment au point de vue de l'arrosage ainsi que l'a proposé