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LE
PÉTROLE
DE
ROUMANIE
exploitants, des objections excessivement vives ; on demanda à l'Administration de prendre des mesures énergiques pour sauvegarder la richesse nationale : on proposa même l'interdiction absolue du sondage hydraulique. L'Administration n'alla pas jusque-là; elle se borna à soumettre le système à certaines restrictions et promulgua ii cet effet le Règlement du 4 février 1906. Celuici fait une distinction entre les régions inexplorées et les régions déjà connues. Dans les premières, le sondage à l'eau est interdit en principe ; il peut toutefois être autorisé sous certaines conditions, mais on doit pouvoir à tout moment lui substituer le sondage à sec. Dans les régions déjà explorées, l'emploi du système est soumis aux prescriptions suivantes : le volume d'eau doit être mesuré à l'entrée et à la sortie; si l'on constate des augmentations ou des diminutions de débit, le travail doit être immédiatement arrêté pour permettre de procéder, s'il y a lieu, à la fermeture de l'eau. Dans les régions renfermant des couches perméables, le sondage doit être tubé d'une manière continue, au fur et à mesure de son approfondissement ; le Service des Mines peut accorder des dérogations à cette règle, pour la traversée des couches imperméables très puissantes. Le sondage hydraulique doit enfin, sauf autorisation donnée par l'Ingénieur des Mines, être arrêté avant la rencontre du niveau pétrolifère. Cette réglementation est assez sévère : il n'est pas sans intérêt d'examiner les objections formulées contre le sondage hydraulique ; nous indiquerons en même temps dans quelles mesures les prescriptions précédentes peuvent ou non se justifier. Nous n'insisterons pas sur la prétendue infériorité du sondage à l'eau pour la prospection des terrains vierges; le système a fait ses preuves, dans ces dernières années, dans les régions les plus diverses ; il n'exclut d'ailleurs
ET LE
CONGRES
DE BUCAREST
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nullement le prélèvement de carottes. On lui attribue pourtant des inconvénients particuliers pour la recherche du pétrole ; il introduit dans le trou de forage l'élément le plus redouté du sondeur pétrolier, l'eau, qui, d'après le vieil adage des techniciens, « est l'ennemi du pétrole ». Impossibilité de reconnaître le passage des couches aquifères, pour en opérer la fermeture, et, d'autre part, risque d'inondation des couches pétrolifères par le courant d'eau introduit dans le trou de sonde, tels seraient les inconvénients capitaux du système dans les terrains pétrolifères. Ces deux objections peuvent se lever très aisément. Supposons un niveau aquifère recoupé par le forage ; deux cas peuvent se présenter : la pression de l'eau introduite est supérieure ou inférieure à la pression de l'eau de la nappe souterraine : dans le premier cas, l'eau du forage se répandra dans la nappe; dans le deuxième, l'eau souterraine affluera dans le trou de sonde. 11 suffira donc de mesurer le débit de l'eau à l'entrée et à la sortie ; tout excédent à la sortie indiquera la rencontre d'un niveau aquifère ; toute diminution permettra de conclure à l'existence, soit d'une nappe aquifère. soit d'un horizon perméable, mais sec. Il sera d'ailleurs très facile de lever ce dernier doute ; on suspendra le travail de forage et l'on procédera à l'épuisement de la sonde : un afflux d'eau constant prouvera la présence d'une nappe souterraine (*). Ainsi la simple observation du débit à l'entrée et à la sortie permettra de reconnaître les niveaux aquifères et, par suite, de procéder à leur fermeture ; la prescription du Règlement du 4 février 1906 se trouve ainsi complè(*) Nous n'avons pas envisagé le cas où la pression au fond du trou est égale à la pression de l'eau de la nappe souterraine. Ce cas est fort rare ; le sondeur expérimenté reconnaît d'ailleurs facilement, à la différence de dureté, le passage d'une couche perméable ; en cas de doute, il lui suffit d'épuiser le trou et d'observer, s'il y a lieu, la venue d'eau.