Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 199]

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NOTE SDR UNE EXPLOSION DE POUSSIERES

après l'explosion n'a décelé aucune trace de gaz, malgré la suppression de la ventilation, du front de taille pendant cet intervalle, par suite de la rupture delà gaine d'aérage. D'ailleurs, quelques minutes avant l'accident, les ouvriers travaillaient avec des lampes à feu nu et venaient seulement de quitter le chantier après avoir allumé les mèches à la lampe; il serait donc nécessaire d'admettre un dégagement grisouteux au moment du tirage des coups de mine ou l'existence d'une poche do grisou crevée par les premiers coups de mine. Ces hypothèses sont extrêmement improbables et inutiles pour expliquer l'accident. Les ingénieurs delà Société de Charbonnages ont émisà un moment l'hypothèse que l'explosion pouvait avoir pris naissance, non au front de taille du chantier 53, mais au point même où les ouvriers dudit chantier s'étaient mis à l'abri, à l'entrée du travers-bancs. Les ouvriers du chantier 66, qui avaient reçu, le 9 janvier au matin, 2 kilogrammes de poudre Favier n° 1, auraient laissé ces 2 kilogrammes dans une caisse sur laquelle ceux du chantier 53 se seraient assis pour déjeuner et dont leur lampe aurait provoqué l'inflammation, juste au moment où étaient tirés les coups de mine du chantier 53. Cette explication était fondée surd'orientation des poussières sur les bois, sur la constatation, à l'entrée du travers-bancs d'effets dynamiques plus violents, sur la présence au même point de débris de caisse carbonisés et enfin sur la disparition des 2 kilogrammes d'explosifs remis au chantier 66. L'argument tiré de l'orientation des poussières sur les bois n'est pas très probant, et la question est encore sujette à controverse. L'accroissement des effets dynamiques à l'entrée du travers-bancs n'a pas été démontré d'une façon certaine, et a pu être causé par une recrudescence de l'explosion initiale à son arrivée dans la descenderie.

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SURVENUE A LA MINE DE GARDANNE

Quant aux débris de caisse calcinés, ils ne concordaient pas avec le reste de la caisse. Enfin, la disparition des 2 kilogrammes d'explosifs ne suffit pas pour expliquer l'accident, et, d'ailleurs, leur inflammation n'aurait pas pu produire les effets qui ont été constatés. Nous n'avons pas besoin d'insister sur cette explication fantaisiste, à l'appui de laquelle on ne peut invoquer aucun fait sérieux. Il en est de même de l'hypothèse émise par quelques ouvriers de la mine, que l'accident aurait été causé par l'inflammation au front de taille de l'avancement de gaz provenant de la distillation du lignite dans une région en feu de Grande-Mine, près des affleurements. Cette région est complètement isolée de Gros-Rocher, et il ne peut y avoir aucune relation entre ce pilier en feu et l'avancement où s'est produit l'accident. En définitive, et sans nous arrêter davantage sur ces explications, nous pouvons conclure que l'explosion du 9 janvier 1907 doit être attribuée à l'inflammation, par l'un des derniers coups de mine d'une salve de six coups forés au charbon et chargés à la dynamite, des poussières produites par l'un des premiers coups. Suites de l'accident. — Cet accident, qui s'explique donc par des faits simples et connus depuis longtemps, n'a mis en lumière aucun fait nouveau ; mais il a attiré l'attention sur les dangers que présentent les poussières dans les mines du bassin deFuveau. L'accident du 9 janvier a montré que ces mines, qu'en raison de leur humidité on était disposé à considérer comme absolument sûres au point de vue des poussières, pouvaient être le siège d'une explosion susceptible de se généraliser, et qu'il importait par suite de les soumettre à une réglementation générale. -\'ous ne saurions mieux faire, à ce sujet, que de reproduire l'avis du Conseil général des Mines sur les mesures à adopter : Tome XIII, 1908.

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