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LA LUTTE
CONTRE
LES
FEUX SOUTERRAINS
I. RECONNAISSANCE DU FEU.
De la rapidité de la découverte dépend le succès de la lutte : un retard de quelques heures suffît parfois à modifier complètement la situation ; la surveillance doit donc se montrer très vigilante dans toute mine sujette aux feux (*). Les signes distinctifs de réchauffement sont l'élévation de température et le dégagement de vapeur d'eau et des produits de distillation; l'apparition d'un point en ignition, des flammes ou des fumées, caractérise le feu proprement dit. L'élévation de température et le dégagement de vapeur d'eau sont des constatations simples, mais perceptibles seulement au voisinage immédiat du centre d'échauffement. L'odeur des produits hydrocarbures constitue une indication beaucoup plus précieuse ; c'est une odeur très subtile, rappelant la benzine ou le gaz empyreumatique ; elle subsiste sur un très long parcours et permet de caractériser des proportions d'hydrocarbures excessivement faibles. Le délai nécessaire pour passer de la période de distillation ou d'échauffement à celle de la combustion ou du feu proprement dit, est des plus variables. L'échauffement peut durer plusieurs jours, parfois quelques semaines, sans progrès appréciable; d'autres fois, au contraire, il se transforme au bout de quelques heures en un (*) Les règlements de certaines mines du Centre prévoient que des tournées seront effectuées les jours de fête ou de chômage, toutes les douze heures au moins, en vue de s'assurer que de nouveaux feux ne se sont pas déclarés; on vérifie également dans ces tournées l'état des barrages — On a souvent observé qu'un grand nombre de feux graves se sont précisément déclarés les dimanches ou jours de fête.
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feu violent. Ces différences correspondent à la nature plus ou moins inflammable du charbon, à l'étendue des vides autour du centre d'échauffement, à la position de ce dernier par rapport au courant d'air. Quel que soit l'indice qui ait donné l'éveil, qu'il s'agisse d'un échauffement ou d'un feu, le premier soin doit être de prévenir la surveillance. Celle-ci mettra le personnel en sécurité, puis s'occupera de préciser le siège de réchauffement. Le moyen le plus simple pour cette détermination sera de remonter en sens inverse des dégagements, en se guidant sur l'odeur ou sur les fumées (*). Si le retour d'air est déjà trop chaud ou irrespirable, on abordera le feu du côté de l'entrée. Les fumées peuvent être assez abondantes pour rebrousser en partie vers l'arrivée d'air; l'établissement de toiles ou de canards ,d'aérage permettra en général de les dériver. Si enfin l'accès du feu était trop difficile, on pourrait songer à se munir d'un appareil respiratoire, du type portatif : il s'agit, eu effet, d'une simple reconnaissance, d'un trajet de 100 à 200 mètres au plus dans les fumées; ces conditions, relativement simples, se prêtent à un emploi très judicicieux de l'appareil. Toute reconnaissance de ce genre sera faite en principe par l'ingénieur.
(*) Il s'agit de reconnaître le siège du feu; nous supposons d'ailleurs leretourdes fumées encore respirable. Si l'importance des dégagements exige au contraire de pourvoirimmédiatementà la sécurité dupersonnel, le fait de remonter en sens inverse des fumées, pour gagner une entrée d'air, n'est pas dans tous les cas la méthode la plus recommandable : des ouvriers ont souvent échappé à la mort en fuyant devant les fumées, alors que leurs camarades, croyant trouver le salut du côté du puits d entrée, sont tombés au milieu des fumées qu'ils cherchaient à traverser. Il est impossible de fixer à ce sujet de règle uniforme. Onne saurait trop recommander aux ouvriers de résister à leur propre affolement et de se conformer docilement aux ordres des surveillants; ceux-ci, grâce a leur connaissance plus complète de la mine, sont seuls en mesure de leur indiquer dans chaque cas la voie la plus sûre.