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LA LUTTE
CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
On pourrait objecter que la fermeture préalable de la sortie produit une certaine compression dans l'enceinte du feu; les fumées tendent à refouler vers les vieux travaux, empêchant ainsi le grisou qui s'y trouve renfermé de se déverser au voisinage du feu ; la fermeture préalable de l'entrée permet au contraire à l'aspiration du ventilateur d'attirer le gaz hors de ces vieux travaux. L'argument serait peut-être le meilleur de ceux à invoquer en faveur de la théorie belge, en supposant du moins l'aérage aspirant. Pourtant, comme nous l'avons observé déjà, le phénomène de compression en arrière du barrage de sortie est nécessairement passager. Un courant ne tarde pas à s'établir, par le côté du cul-de-sac maintenu en communication avec le reste de la mine ; l'aspiration du gaz hors des vieux travaux pourra donc se produire dans tous les cas, qu'on ait préalablement fermé l'entrée ou la sortie. En résumé, la méthode de la fermeture préalable de l'entrée et de la fermeture ultérieure do la sortie parait être généralement le procédé le plus recommandable, étant donné du moins le mode- d'exploitation pratiqué dans notre pays. Sécurité du personnel. — Les travaux de construction des barrages comportent, dans presque tous les cas, des dangers assez sérieux pour justifier l'évacuation de tout le quartier susceptible d'être intéressé par une explosion. Un autre danger également très grave est relatif au risque d'asphyxie, dans la construction du barrage de sortie. On peut, à ce sujet, adopter deux méthodes de travail : employer des appareils respiratoires, ou envoyer au chantier une quantité d'air suffisante pour diluer les fumées. La pratique des appareils est trop récente en France, pour permettre de se prononcer sur la nature des services qu'ils peuvent rendre dans la construction des barrages.
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Nous sommes loin de penser que la question doive être a priori résolue par la négative. L'objection relative à l'élévation de température, très sérieuse dans les travaux d'attaque directe, n'est plus fondée ici; le barrage de sortie est, en général, établi aune assez grande distance du feu, pour que les fumées se soient déjà notablement refroidies. Il reste à considérer l'encombrement du chantier et la sécurité de fonctionnement des appareils. Le souvenir d'accidents mortels, survenus à l'étranger, justifierait sans doute à cet égard une certaine réserve ; mais on pourrait également citer certains cas d'asphyxie, que l'emploi des appareils eût peut-être permis d'éviter. Par mesure de prudence, nous conseillerions de combiner l'usage des appareils vec l'envoi d'air au chantier. Les deux méthodes sont loin de s'exclure l'une l'autre; la construction du barrage de sortie, même en présence d'un courant d'air suffisant pour diluer les fumées, est toujours une opération pénible et nécessite, comme nous allons le voir, des précautions spéciales ; l'emploi d'appareils sûrs et commodes pourrait sans doute faciliter et accélérer notablement le travail. — Nous serons très réservé en ce qui concerne le choix des types ; l'appareil à tuyau paraît assez séduisant, les travaux dont il s'agit s'exécutant à poste fixe ; mais ici encore, il convient de se défier de toute opinion préconçue et d'attendre, avant de se prononcer, la sanction d'une pratique qui ne saurait tarder très longtemps. A défaut d'appareils, on prendrasoin d'amener au chantier un courant d'air suffisant (gaine de toile, tuyaux, canards d'aérage avec ventilateur aspirant les fumées au droit du barrage). Le travail sera, néanmoins, toujours difficile et les cas de malaises plus ou moins fréquents. On organisera le travail par équipes, de manière à réduire la durée du séjour au milieu des fumées. Nous avons vu pour un seul barrage constituer huit à dix