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LA LUTTE CONTRE LES FEUX SOUTERRAINS
LA LUTTE CONTRE LES FEDX SOUTERRAINS
d'air : celui-ci parut hésitant pendant quatre à cinq minutes, mais il reprit ensuite son sens normal. Peu de temps après, on entendit appeler du fond; le maître mineur descendit parle puits E b trouva à la recette de 320 deux hommes à demi asphyxiés qu'il fit remonter. On comprit, au jour, qu'une perturbation s'était produite dans l'aérage ; on remit immédiatement en marche le ventilateur Sj et l'on explora les travaux. Un ouvrier fut trouvé mort près de la recette de 320 du puits E, ; six autres ouvriers, occupés dans le quartier Est, furent trouvés asphyxiés à 600 mètres du puits, dans la galerie BC, entrée d'air du quartier Est. Ainsi, l'arrêt du courant pendant quelques minutes avait suffi pour permettre aux fumées, dégagées dans la région Ouest, de pénétrer dans le courant de l'Est et d'aller infester un quartier dans des conditions absolument imprévues. Le phénomène s'expliqua de la manière
la stabilité du courant d'air : mais les fumées lourdes et abondantes dégagées parle feu ont contribué à augmenter sensiblement la densité de la colonne S, et à contrarier, par suite, l'influence des différences de température. L'aspiration produite par le ventilateur S,2 subsistait seule ; elle a suffi pour faire descendre les fumées dans le puits, de 257 à 320, et leur faire franchir les interstices des portes, plus ou moins étanches, établies à 320 ; des expériences ultérieures ont confirmé cette manière devoir. En dehors des conséquences inattendues de l'arrêt du ventilateur, les deux points suivants'méritent d'être retenus. Les six ouvriers qui sont tombés dans la galerie BC eussent sans doute échappé à la mort, s'ils avaient obéi aux indications de leur chef de poste. Celui-ci, prévenu de l'arrivée des fumées par le goût de feu, jugea immédiatement,après une courte exploration, qu'elles devaient venir du quartier Ouest ; il savait d'ailleurs que d'anciens feux devaient y être réouverts dans la journée ; il eut le temps de ramener en hâte son personnel, en fuyant devant les fumées, et de le mettre en sécurité au pied du puits d'entrée d'air E 2 . Six ouvriers, persuadés au contraire que le feu devait venir du quartier Est, crurent devoir foncer dans les fuméespour gagner l'air frais, qu'ils espéraient rencontrer à peu de distance ; ils étaient évidemment condamnés à succomber dans le trajet. Il est, on le voit, assez diffificile de déterminer, a priori, le sens dans lequel il convient de fuir, en cas d'apparition des fumées ; c'est une question d'espèce, au sujet de laquelle les agents de la surveillance sont les meilleurs juges. Enfin la réouverture du panneau était prématurée ; il eût été possible de s'assurer que le feu n'était pas encore éteint; des opérations préliminaires d'embouage eussent sans doute permis d'éviter la recrudescence de l'incendie. Nous rapprocherons de cet accident un autre accident, heureusement moins grave, survenu le 30 juin 1895,
"famées Vers le Quartier Ouest
Vers le (quartier Est FiG. 20.
suivante. En temps normal, sous le régime de l'aérage naturel, réchauffement de la colonne d'air S l (fig. 20), après son parcours dans les travaux, suffisait à assurer