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LA TRACTION PAR LOCOMOTIVES A BENZINE
DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS DES MINES
aspiré soit trop pauvre ou trop riche, sa combustion dans le nioteur est ralentie, et, quand la soupape d'aspiration se soulève pour l'admission d'une nouvelle charge,, il peut encore y avoir des gaz brûlant dans le cylindre. Si alors | pour une cause ou une autre, la conduite d'aspirations'est à nouveau remplie d'un mélange à teneur normale, inflammable à la pression atmosphérique, elle sera le siège" d'une explosion. Or rien n'est plus vraisemblable que le retour, à son dosage habituel, d'un mélange qui s'en est écarté un instant pour une cause accidentelle. Quand le mécanicien est libre de faire varier le dosage du mélange carburé, les circonstances favorables à la naissance d'une explosion dans la tuyauterie d'aspiration peuvent se trouver facilement réalisées. Il y a donc lieu de retirer au mécanicien cette faculté et de régler une fois pour toutes la carburation, en assurant sa stabilité à l'aide de dispositifs appropriés. Du côté de l'échappement, il peut y avoir, pour les^ mêmes raisons que du côté de l'aspiration, des gaz brûlant encore, au moment où la soupape d'échappement fait communiquer avec l'extérieur l'intérieur du cylindre, et sans, non plus, qu'il soit besoin de supposer que cette soupape soit avariée. Mais la possibilité de la propagation d'une inflammation dans la conduite d'échappement est, à première vue, moins vraisemblable. Les gaz sont, en effet, à leur sortie du cylindre, refroidis d'abord par une injection d'eau ou même un barbotage dans la partie de l'eau injectée qui n'est pas vaporisée, puis par leur, détente dans le pot d'échappement. On peut, il est vrai, supposer que, pour une cause accidentelle, l'injection d'eau ne se fasse pas et que la détente soit insuffisante. Ces obstacles à la propagation d'une inflammation ne donnent donc pas une sécurité absolue. On a, du reste, en fait, maintes fois constaté des explosions dans les conduites d'échappement, à la suite dé
ratés d'allumage. Voici une des genèses possibles de ces explosions. Le moteur peut, par suite de graves irrégularités dans la carburation, aspirer successivement des mélanges trop riches et trop pauvres, qui ne sont pas inflammables, la composition moyenne de ces mélanges, —- qui est celle du mélange emplissant, au bout de quelques tours, toute la tuyauterie d'échappement, — étant, du reste, celle d'un mélange inflammable même à la pression atmosphérique. Si, à un moment donné, la carburation se fait un peu plus régulièrement, et si le mélange ■s'enflamme dans le moteur, il peut brûler assez lentement pour qu'au moment où se soulève la soupape d'échappement, il soit assez chaud pour mettre le feu à tous les gaz contenus dans la tuyauterie d'échappement. Plus ■exceptionnelles que les explosions qui se produisent dans la conduite d'aspiration, les explosions qui se produisent •dans la conduite d'échappement peuvent, d'autre part, par le volume relativement grand des gaz mis en jeu, être plus violentes. Il y a donc bien lieu d'interposer des dispositifs de sécurité sur les deux conduites. M. Beyling a fait, en 1907, à la galerie de Gelsenkirchen, avec un moteur Oberursel de 8 chevaux, une étude systématique des divers dispositifs de sécurité qu'on peut interposer sur les conduites d'aspiration et d'échappement. Ses ingénieuses expériences sont rapportées, avec beaucoup de détails, dans le journal Gliickauf (n° du 13 juin 1908) *. Le sujet qui nous occupe ne comporte pas la description de ces expériences. Toutefois, pour qu'on puisse mesurer exactement la portée des résultats auxquels elles ont conduit, nous devons rappeler qu'elles ont été effectuées en atmosphère grisouteuse, le moteur étant
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(*) L'article du journal Gliickauf est analysé dans le n* 171 des Notes techniques publiées par le Comité Central des Houillères de France.