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SUR QUELQUES
ASSOCIATIONS
D'OUVRIERS
MINEURS
État numérique. — Difficultés de propagande. — Le Verband comptait, en 1894, 5. 806 membres dont 5.158 dans la Ruhr. Le nombre des adhérents a crû d'une façon régulière, pour atteindre 36.410, en 1900. Comme pour le Gewerkverein, la grève de 1905 lui amena quantité de recrues qui se retirèrent aussitôt après. Dans le premier trimestre de 1905, le Verband reçut 64.500 adhésions nouvelles ! A la fin de 1905, il restait une augmentation nette de 24.000 sociétaires. A la fin de 1906, le Verband comptait 110.247 membres. Actuellement il y en a environ 112.000, dont 80.000 dans la Ruhr. Sur 630 sections réparties dans toute l'Allemagne, le bassin de la Ruhr en contient 258, soit plus du tiers. La Saxe, qui arrive au deuxième rang, n'en a que 81. Le nombre des sociétaires augmente moins vite depuis deux ans. La propagande devient difficile. Cela se conçoit : sur 300.000 mineurs, 150 à 180.000 sont syndiqués, ceux qui restent sont les plus réfractaires. Mais il y a d'autres raisons. 1° Dans le bassin de la Ruhr, comme dans le Pas-deCalais, les sociétés houillères tendent do plus en plus à construire des maisons et aies louer à leurs ouvriers. Les Allemands désignent sous le nom de colonies ces cités ouvrières. Ce système, qui a d'immenses avantages au point de vue de l'hygiène, de la morale, de l'économie, est souvent une véritable oeuvre de bienfaisance, car l'intérêt du capital engagé descend souvent à 2 ou 2,5 p. 100 (la Compagnie desminesde Lens ne retire que0,15 p. 100 de ses cités ouvrières). Le Gewerkverein et le Verband sont pourtant d'accord pour lui faire de vives critiques toucliant la liberté de l'ouvrier qu'ils prétendent entravée. 11 est incontestable que la propagande syndicale est très difficile dans certaines de ces colonies. Le rapport à l'Assemblée générale du Gewerkverein (non socialistes) dit
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EN ALLEMAGNE
en 1906 : « Nous avons des difficultés extrêmes à pénétrer dans ces blocs de maisons, dans ces casernes qui s'élèvent jusqu'à trois étages. » Parmi les ouvriers de M. Thyssen, qui, pour la plupart, vivent en colonies, il y a peu de syndiqués. 2° Un autre genre de difficultés provient du peu d'homogénéité de la classe ouvrière. L'accroissement de la production nécessite un accroissement de main-d'œuvre, qui est demandé à l'émigration. Ces émigrants sont fréquemment des étrangers. Une statistique de l'Allgemeine Knappschaft Verein de Bochum indiquait pour ses membres (la presque totalité des mineurs) les proportions suivantes : Allemands de l'Empire
1902 1903 1904 1905 1906
94,2 0/0 93,9 93,5 93,1 92,6
Étrangers
5,8 0/0 6,1 6,5 6,8 7,4
La proportion d'étrangers croît régulièrement. Plus des deux tiers d'entre eux viennent de la monarchie austrohongroise (Styrie, Carinthie, etc..) (67,4p. 100 en 1906). Les Polonais se trouvent dans cette statistique divisés entre Allemands et étrangers. Ces Polonais, d'ailleurs, entrent facilement dans des groupements syndicaux. Il n'en est pas de même des autres. Beaucoup des étrangers ont l'espoir de retourner dans leur pays, après avoir amassé un petit pécule. Ils considèrent leur séjour comme temporaire. Pourquoi payer des cotisations et s'exposer à des ennuis avec la police, pour un résultat qui ne profitera qu'aux Allemands ! C'est leur raisonnement. Quelquesuns pourtant nese laissentpas arrêterpar ces considérations et s'affilient alors au Verband, c'est-à-dire au parti socialiste. On n'en trouve pour ainsi dire aucun au Gewerkverein.