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L'EXPLOSION
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LOCOMOTIVE
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Quoi qu'il en soit, les essais à la traction permettent d'affirmer qu'avant amincissement les tirants primitifs travaillaient avec un coefficient de sécurité d'au moins 10 pour les tirants de 21 millimètres et 8 environ pour les tirants de 23 millimètres (files latérales) ; nous disons « d'au moins », en raison de la possibilité d'une influence désavantageuse de l'a fatigue antérieure des tirants sur leurs propriétés mécaniques.
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veuille, ce que personne n'a soutenu, faire intervenir la fragilité au bleu comme explication de la rupture) que la température s'est approchée tout au moins du rouge sombre. Il n'en a rien été, comme nous allons le montrer. Quant au premier argument, il n'a que la valeur d'une présomption. Le train 4804 avait marqué, à Cambrai-
Mais, si le coefficient de sécurité primitif était suffisant, en revanche, il n'est pas contestable que des tirants amincis localement comme l'étaient ceux de la 4005 travaillaient au voisinage de la limite de rupture. La rupture s'explique donc naturellement. Il convient toutefois de discuter une hypothèse envisagée au cours de l'enquête, hypothèse d'après laquelle l'explosion serait attribuable à un coup de feu par manque d'eau. A l'appui de cette manière de voir, on invoquait : 1° Le profil, en rampe moyenne de 3 millimètres, depuis Lourches jusqu'à Bertry (40 kilomètres environ), de la voie suivie par le train 4804 ; 2° Les déformations des trous des tirants (ovalisation) et le commencement d'emboutissage de la tôle de cuivre du ciel de foyer (fragment F, fig. 4). Le second argument n'a aucune valeur; les déformations visées ont aussi bien pu se produire à la température de 183° correspondant à la pression du timbre (10 kilogrammes) qu'aux températures beaucoup plus élevées admises par l'hypothèse en question. On ne doit d'ailleurs pas perdre de vue que la résistance du fer augmente au début, lorsqu'on le porte à des températures croissantes, et passe par un maximum dans la région du bleu (autour de 300°). Pour que la rupture des tirants pût être attribuée à leur diminution de résistance à chaud, il faudrait donc admettre (à moins que l'on ne
FIG.
4. — Fragment F du ciel de foyer. (Échelle
—Y
Annexe, un arrêt de service de cinq minutes, suffisant pour permettre au mécanicien d'alimenter; depuis Cambrai-Annexe jusqu'au lieu de l'explosion, la distance parcourue est à peine de 20 kilomètres (en rampes de 3 millimètres coupées par quelques pentes de 1 millimètre). Dans ces conditions, rien ne permet d'affirmer le manque d'eau. Cette hypothèse est d'ailleurs formellement contredite par les faits suivants : 1° Un bouchon fusible du ciel de foyer a été retrouvé intact au kilomètre 186 ; 2° S'il y avait eu manque d'eau dans la chaudière, la voie étant en rampe, les premières pièces découvertes