Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 80]

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LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

sous l'influence de la ventilation, certains charbonnages arrosent les wagonnets chargés, au départ du chantier. M. W.-W. Hood, directeur de la Compagnie houillère de Glamorgan, applique ce procédé depuis 1890 et affirme avoir obtenu des résultats remarquables. Il l'étend aux véhicules vides. Cet arrosage nécessite une quantité d'eau dont le réglage est difficile, car elle varie avec la nature du combustible. Il doit être copieux, en tout état de cause, pour présenter une efficacité suffisante. L'eau, en effet, s'évapore rapidement, eu égard à la température élevée qui règne dans les travaux. D'autre part, sous l'influence des trépidations, des chocs, la poussière qui se trouve vers le haut du chargement, à l'origine, ne tarde pas à descendre. Si l'arrosage a été superficiel, il sera donc sans effet. Dans cet ordre d'idées, des expériences ont été faitespar M. H. Bramall, qui dirige les exploitations de MM. Knowles et fils. Nous avons décrit les véhicules qui y sont employés {fig. 5, p. 150). Avec 22 litres d'eau, la profondeur de la couche arrosée ne dépassait pas 12 millimètres et quelques mètres de parcours suffisaient pour qu'elle fît place à une autre. La quantité de liquide nécessaire pour saturer la charge atteint 50 litres. Il est à remarquer qu'il s'agit ici de wagonnets très petits, dont la capacité dépasse à peine 400 kilogrammes. Une demi-heure après l'arrosage, les trois quarts de l'eau imprégnaient encore la houille. La pesée, effectuée en vue de déterminer le salaire du mineur, devait donc acçuserun chiffre dépassant de 10 p. 100 environ le poids réel. On conçoit en outre qu'un tel excès d'eau puisse obstruer les appareils de criblage et corroder les wagonnets, s'ils sont en métal; à l'effet de protéger ceux-ci, on pourra les peindre ou les goudronner. Remarquons également que, si l'arrosage est copieux, on ne pourra l'opérer sans qu'une partie de l'eau tombe sur le sol ; celui-ci s'altérera pro-

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gressivement, bombera, sous l'action répétée du liquide. L'arrosage abondant présente d'autres inconvénients. A ce titre, signalons le préjudice causé à la qualité de certaines catégories de houilles, susceptibles même de devenir invendables. Il est à remarquer que, précisément, les houilles les moins dures nécessitent le plus d'eau et sont les plus sensibles à l'influence du liquide. Signalons également le risque de provoquer la combustion spontanée delà houille, lorsque, ultérieurement, elle esten magasin ou dans la soute des navires. Ce risque est considéré comme très sérieux: dans le comté de Durham, par exemple, la houille que l'on transporte par chemin de fer est protégée contre la pluie. Lorsque le trajet souterrain est long, on réitère l'opération à deux ou trois reprises. Il existe des appareils automatiquesàcet effet. Signalons le brevet anglais n° 3612(1907), pris par MM. Bell et Harle et applicable au traînage mécanique. Pratiqué à l'issue du parcours souterrain, l'arrosage prévient la formation des poussières au cours de la remontée. Il est à remarquer qu'une quantité d'eau restreinte suffit pour assurer l'efficacité, eu égard à la courte durée de l'effet à exercer. Cet arrosage doit donc être conseillé, puisque son action n'est pas compensée par les inconvénients inhérents à l'emploi de l'eau, en quantité copieuse. Afin d'atténuer l'influence de la ventilation, on a proposé d'affecter les retours d'air au roulage, lequel aurait lieu dans le sens même que le courant d'air. La vitesse de ce dernier exerce également une influence directe ; on peut arriver à la réduire, sans modifier la ventilation, en donnant aux galeries d'entrée une section plus considérable. La vitesse du roulage, d'autre part, est aussi un élément qu'il convient déconsidérer. Il va sans dire que,