Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 81]

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LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

toutes choses égales d'ailleurs, la production des poussières, sous l'action du courant d'air, la suivra sensiblement dans ses variations. Le traînage par chevaux estfavorable à un autre point de vue, car il favorise le mélange des poussières de houille avec les éléments incombustibles se trouvant sur le sol. Les chocs présentent le double inconvénient de projeter la poussière et de détériorer le matériel. Pour les prévenir, on a proposé l'emploi de buttoirs et de ressorts analogues à ceux dont est pourvu le matériel des chemins de fer. Mais la dépense qu'entraînerait cette addition la rend peu pratique. Bien préférables seront les soins apportés à la pose de la voie, ainsi qu'au choix du matériel qui la compose ; les rails longs, les traverses métalliques seront recommandables. Comme circonstances relatives au transport du combustible et favorisant la production de la poussière, signalons les transbordements et la descente du charbon dans les cheminées. Criblage. — Le criblage donne lieu à une quantité considérable de poussière qui vient tomber dans le puits, si celui-ci n'est pas à une distance suffisante. L'orientation exerce également une certaine influence, eu égard à celle des vents habituels. Si le puits est humide, il n'en résulte pas que la chute des poussières soit empêchée. En effet, lorsque le diamètre est grand et la ventilation intense, la partie centrale du courant d'air n'est pas affectée par l'humidité périphérique. Une expérience très simple peut être faite à cet égard : dépliant un journal dans la galerie d'entrée de Pair et à une certaine distance de l'accrochage, on est surpris de constater combien la face tournée vers le courant noircit vite. Se plaçant à des distances pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres, on peut constater

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également, par soi-même, avec quelle rapidité la poussière vient se déposer sur le visage. La poussière provenant du criblage est la plus inflammable de celles qui se trouvent dans les galeries. Cela résulte de sa pureté, jointe à son extrême finesse. Quant à la quantité, elle varie dans les limites les plus étendues : négligeable dans certaines exploitations, elle peut être énorme dans d'autres. A ce propos, M. l'Inspecteur H. Hall cite le cas d'une galerie servant aux hommes seulement et non au roulage, où se trouvait une couche de poussière dont l'épaisseur atteignait 15 centimètres vers les bords et 6 centimètres à la partie centrale. Cette couche s'étendait jusqu'à 100 mètres du puits. Un autre cas intéressant est rapporté par M. l'Inspecteur J. Gerrard : dans une exploitation, où l'extraction s'effectuait exclusivement à l'étage de 450 mètres, la quantité de poussière était telle, 300 mètres plus bas, qu'on en enlevait plusieurs wagonnets, chaque quinzaine. Modifier l'emplacement du criblage, l'éloigner du puits constituerait un remède radical, mais dont l'application ne peut être imposée que dans le cas d'exploitations à établir. Aussi s'est-on vu obligé de recourir à d'autres procédés. Le plus efficace consiste à entourer les installations affectées au criblage d'enveloppes étanches, d'où un ventilateur aspire la poussière. Celle-ci est recueillie ensuite dans une chambre. La fig. 7 représente une de ces installations. Le tuyau d'aspiration mesure 70 centimètres de diamètre et 4 m ,50 de longueur; dans la chambre de dépôt pénètre un jet de vapeur destiné à fixer la poussière. On en recueille 1 tonne par semaine, pour 470 tonnes de houille traitées. A Dourges, où des aménagements spéciaux ont été montés également, le dépôt atteint 1 tonne et demie toutes les dix heures. Ces aménagements ont servi de modèle au charbonnage de Cadeby (Yorkshire). La pous-