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LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
montré que des galeries pratiquement exemptes de poussière et mesurant 96 m ,70 de longueur, ne peuvent servir d'obstacle à la propagation d'explosions. Il a été constaté, d'autre part, que ces zones devenaient efficaces si des poussières incombustibles, pierre ou schiste, étaient étendues sur le sol. D'après M. W.-E. Garforth, membre du comité d'expérimentation, l'influence des poussières incombustibles résulterait de leur densité, susceptible d'opposer à la propagation une résistance suffisante ; d'autre part, elles refroidiraient le courant explosif et dilueraient les poussières de houille. Quoi qu'il en soit, deux conclusions peuvent être déduites des résultats obtenus à Altofts : 1° Les zones exemptes de poussière et de longueur limitée ne peuvent être considérées comme efficaces ; 2° Lorsque les galeries auront subi le nettoyage dont nous préconisons l'application, on accroîtra la sécurité en répandant sur le sol une couche de poussière incombustible. On pourra se servir, à cet effet, de wagonnets spéciaux. Le même procédé conviendra-t-il aux zones ? Nous ne le pensons pas, car l'influence de la ventilation, dont nous avons signalé les effets ci-dessus, ne se trouvera modifiée en rien. L'addition pure et simple d'éléments incombustibles aux poussières de houille déposées sur le sol des galeries, à l'effet de les neutraliser, a été proposée également. Nous ne pouvons considérer cette méthode comme efficace. Les différences de densités, en effet, tendent à provoquer la séparation des éléments, sous l'influence de la ventilation. D'autre part, les poussières les plus dangereuses, déposées sur le toit et les parois des galeries, ainsi que sur les boisages, ne seront affectées en rien par celles que l'on aura répandues sur le sol. Il en sera de même quant aux poussières en suspension dans l'atmosphère.
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Les partisans de cette méthode se basent sur la constatation faite, lors de certaines explosions, — àCourrières et à Talk o' th' Hill notamment (*), — que la propagation s'était arrêtée dans des galeries dont les poussières de houille présentaient une teneur élevée en cendres, d'après les résultats des analyses effectuées. On ne peut, certes, assimiler les deux cas" : dans le second, les éléments incombustibles font corps avec la houille. Ici, nous sommes en présence d'un simple mélange, et rien ne prouve qu'il résistera au choc si considérable développé par l'explosion. M. l'Ingénieur N.-W. Hood rapporte a cet égard qu'à Penygraig, lors de la catastrophe qui survint le 10 décembre 1880 et fit plus de cent victimes, il visita les galeries. Il en vit une qui avait été parcourue par l'explosion sur une longueur de 120 mètres et sur le sol de laquelle on n'apercevait que de la poussière de pierre. L'examen microscopique fut nécessaire pour découvrir la poussière de houille, en quantité restreinte, mélangée à celle-ci. Arrosage. — Nous avons vu, au début de notre exposé, que la Commission anglaise de 1891 avait indiqué l'arrosage complet des travaux souterrains comme étant la seule mesure susceptible de combattre, avec succès, le danger dû' aux poussières de houille. S'inspirant de ces vues, les règlements miniers rendent l'arrosage obligatoire, depuis 1900, dans les exploitations allemandes. A cet effet, des canalisations sont imposées dans tous les travaux préparatoires, ainsi que dans les travaux servant à l'abatage, au transport, à la circulation du personnel et à l'aérage. 11 est spécifié que l'obligation s'étend aux boisages, aux parois et au toit, ainsi qu'au combustible {*) Note communiquée par M. A.-W. Henshaw à la Commission royale [Comptes rendus, t. II, p. 295).