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ment, si l'on envisage le relief de l'Asie septentrionale, on voit tout l'ouest de la Sibérie jusqu'à l'Iénisséi occupé par une grande plaine ne dépassant pas 200 mètres d'altitude qui se prolonge vers le littoral de la mer Arctique: plaine de tourbières, de toundras, etc. C'est, par suite d'anciennes idées erronées, l'aspect sous lequel on se représente le plus habituellement la Sibérie, négligeant les zones plus accidentées qui y occupent "pourtant de vastes surfaces. A l'est de cette dépression, qui occupe surtout le bassin de l'Obi et dont nous aurons fort peu à parler, se présentent des plateaux de 200 à 600 mètres, d'altitude qui représentent les plates-formes primitives de la Léna et de l'Aldan: le centre de cristallisation, le noyau primitif de tout l'agrégat complexe que nous nous proposons d'étudier. Tout autour de ces plates-formes ei plaines basses, on trouve, avec une altitude de 600 à 2.000 mètres, une couronne de hautes collines, puis de montagnes, dans laquelle nous essayerons de distinguer, d'abord des plis d'âge calédonien (antérieurs au dévonien), puis, avec une largeur beaucoup plus grande, des zones, dont le plissement principal date de la fin du carbonifère et que nous appelons dès lors hercyniennes. Les saillies principales de cette très vaste couronne périphérique sont celles de l'Oural, puis de la Steppe Kirghise, de l'Altaï, du Sayan, de la Transhaïkalie, du Kbingan, etc., au delà desquels commence, vers le sud, avec des altitudes devenues très diverses, et pourtant peut-être avec une même origine, une longue dépression Est-Ouest, occupée dans l'ouest par la zone aralo-caspienne au-dessous de 200 mètres et, dans l'Est, après la saillie du Turkestan russe, par la. Dzoungarie ou le Tarim et le Gobi, dans lesquels les altitudes, d'abord supérieures souvent à 1.000 mètres, redescendent progressivement par échelons jusqu'à 100 ou 200 (Gobi oriental). Ce relief orographique de l'Asie dépend en grande partie
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des mouvements récemment subis par le sol et, spécialement, des mouvements tertiaires connexes des grands plissements qui ont affecté les régions caucasiques ou liimalayennes. On peut considérer la Sibérie orientale et les plates-formes primitives de la Léna ou de l'Aldan comme des parties à peu près immobilisées depuis le début, n'ayant été soumises qu'à de très faibles gauchissements, relèvements ou affaissements, ayant donc gardé la disposition horizontale, produit d'une très longue érosion. Toute la zone de l'Asie centrale a dû, au contraire, subir un mouvement de surrection en bloc par un phénomène analogue à celui du coin serré à sa base : coincement provoqué par l'effort orogénique, qui a en même temps plissé plus au sud la région himalayenne et qui, là par plissements, ici par gradins soulevés, 'a déterminé toutes les énormes saillies asiatiques. Plus on s'éloigne delà chaîne, oùle plissement a atteint son paroxysme, plus les phénomènes connexes s'affaiblissent et se restreignent au jeu relatif de petites coulisses contiguës, dont nous verrons d'excellents exemples vers le Baïkal : coulisses allongées dans le sens des plissements, sur lesquelles les tensions plicatives ont amené des ruptures ■disjonctives, à peu près parallèles à leur direction générale et, par suite, des dénivellations ou des relèvements dans le même sens. C'est ainsi que le relief actuel" est solidaire de l'histoire géologique et que les grandes divisions, établies d'après l'un, peuvent, dans une certaine mesure, servir à l'autre. Ce sont des considérations sur lesquelles nous aurons maintes fois à revenir : étant donné l'importance attachée dans notre thèse à la profondeur originelle des zones aujourd'hui ramenées près de la superficie, et par conséquent, aux efforts de surrection ou de dénivellation qu'elles ont pu éprouver, puis aux érosions lui ont commencé à les niveler. On peut ajouter, dès ce premier aperçu, que la zone