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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
basse limitrophe de la mer Arctique est toujours reste'e en quelque sorte, une dépendance et un prolongement de cette mer, comme cela se produit, sur une plate-forme assimilable, pour les territoires de la baie d 'Hudson au Canada. Fréquemment, on a vu, pendant le dévonien, le dinantien, le trias, le jurassique, le néocomien et probablement même encore à la fin de l 'éocène, cette mer déborder sur le continent voisin, qu'un léger mouvement de bascule introduit par des plissements lointains (beaucoup plutôt qu'un relèvement général des mers) lui permettait momentanément d 'atteindre. C'est ainsi qu'une transgression néocomienne s'est avancée jusqu'à Iakoutsk et jusqu'à Sountar sur la Vilioui par le 62°. Nous n 'aurons d'ailleurs rien à dire de la côte arctique, où l'on n'a pas encore reconnu de substances minérales utiles. Il faut, au contraire, vu son intérêt prépondérant, insister sur la disposition d'ensemble qui est le fondement même de toute notre classification métallogénique. Envisagée dans ses traits tout à fait généraux, la tectonique delà Sibérie met, comme nous l'avons dit, en évidence un grand massif primitif, occupant sa partie centrale dans le bassin de la Léna, au Nord d 'irkoutsk et du Baïkal, avec prolongement à l 'Est dans le bassin de l'Aldan et peut-être à l 'Ouest dans le sens de l'embouchure de l 'Obi : massif très anciennement consolidé et stabilisé après les plissements précambriens, contre lequel se sont écrasés, au Sud, et sur lequel se sont moulés, à l'Est et à l 'Ouest, tous les plis postérieurs, d'abord calédoniens, puis hercyniens, dont l 'âge est daté par celui des terrains fossilifères influencés. Loin, vers l 'Ouest, un autre massif semblable, le bouclier Scandinave, séparé du môle sibérien par la zone de l 'Oural et du Timan, a joué un rôle semblable. Les plissements qui se sont insinués entre ces deux môles ont formé l 'Oural; ceux qui ont suivi le massif sibérien, tout à fait à
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l'Est, ont participé au mouvement d'ondulations, parallèles dans leur ensemble, qui aboutit aux rivages du Pacifique. ■Ceux enfin qui sont venus s'appliquer contre lui au Sud ont adopté l'allure sinueuse en dents de scie, habituelle à toutes les chaînes formées dans des conditions analogues le long de voussoirs antérieurs formant écueils et localement influencées par des directions des plis antérieurs ; et des dislocations ultérieures, non plus plicatives, mais disjonctives, en ont encore plus tard compliqué l'allure. 1° La Plate-forme primitive. — Bassins de la Léna et de l'Aldan. — Sous le nom de Plate-forme primitive, nous allons étudier ici uniquement la région, où les plis postérieurs au cambrien ne se sont pas fait sentir, ou ne se sont traduits que par de faibles ondulations posthumes : c'est-à-dire la région, dans laquelle un socle de terrains archéens plissé, généralement invisible, porte des terrains tous également horizontaux, qu'ils soient d'origine marine comme le cambrien, lagunaires comme le silurien inférieur, ou enfin lacustres comme la longue série de couches analogues, à dépôts charbonneux, qui se sont succédé, sans changer notablement de caractère, depuis le carbonifère supérieur jusqu'à nos jours. Ce n'est pas là, il faut le remarquer pour éviter des confusions, ce que Suess a appelé son « Faîte primitif » : faîte qui comprend, en outre, tout autour, une couronne plissée de terrains cambro-siluriens, pour nous absolument distincte de la Plate-forme inébranlée, et dont les caractères sont, pour les études qui nous intéressent ici, totalement différents. Il peut être utile d'ajouter à ce propos, pour insister sur l'ordre d'idées nouveau dans lequel nous envisagerons ici les matériaux mis une première fois en œuvre par Suess, que ce que nous avons à chercher dans cette enquête métallogénique, ce n'est pas la direction des plis et des disjonctions et leur raccordement entre elles,