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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
tudes portent sur les pays mal connus du Nord-Est au delà de la Léna, où nous ignorons encore jusqu'où s'étendent les plissements tertiaires et, pour une raison plus théorique, sur la région septentrionale du Nord-Ouest vers le bas cours de l'Obi. La Plate-forme primitive sibérienne n'a pu être, en effet, étudiée que là où affleurent les terrains primaires horizontaux qui la caractérisent, dans les bassins de la Léna, du Vitim, de la Vilioui, au Nord d'Irkoutsk. Vers le SudOuest, on a été naturellement amené à la limiter avant l'Iénisséi, où apparaissent des plissements postérieurs (calédoniens), d'autant plus que, loin dans l'Ouest, la chaîne hercynienne de l'Oural forme une coupure incontestable dans les masses primitives, entre la Sibérie et la Finlande. Cependant il faut bien remarquer que, de l'Iénisséi à l'Oural, il y a 1.700 kilomètres entièrement recouverts par le manteau tertiaire ou quaternaire, pour lesquels nous ne savons rien sur le soubassement primaire, mais où il ne serait pas impossible, en somme, qu'un soubassement analogue à celui de la Plate-forme reparût quelque part dans le Nord avec des caractères analogues. Comme je viens de l'indiquer, les limites sud-ouest de la Plate-forme sont marquées par l'apparition de plissements intéressant, d'abord le silurien et, plus loin, le dévonien et le carbonifère. Ces derniers plis, bien nets dans la steppe kirghise, existent également de Koly van à Tomsk, Atchinsk et Krasnoiarsk ; à partir de là, on les suit avec une grande précision vers Irkoutsk et le long du Baïkal. Vers l'Est, la vallée de l'Aldan, qui prolonge d'une si curieuse façon la dépression du Baïkal, participe des caractères de la Plate-forme, après un redent plissé qui e marque le grand coude de la Léna au Nord du 60 degré, sur le prolongement du grand Kinghan ; mais les monts Stanovoi restent certainement en dehors du domaine primitif.
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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
On peut remarquer aussitôt, en ce qui concerne la métallogénie, que la « Plate-forme primitive » proprement dite se montrera tout à l'heure à nous à peu près dépourvue de gisements aurifères. Il semble, sur une carte des placers aurifères, que son extension soit marquée par une tache blanche, entourée de tels gisements. On se l'explique, aisément si l'on remarque que, dans cette Plate-forme, le socle primitif plissé et métamorphisé, qui est la zone de l'écorce où auraient pu se produire ici de tels gisements, est, en principe, recouvert par un manteau de terrains horizontaux non métamorphiques, eux-mêmes exempts de toute espèce d'accident susceptible de les métalliser. Un tel manteau, quel que soit son âge, est toujours impropre aux manifestations métallifères, comme il est impropre aux manifestations ignées de roches cristallines, si ce n'est parfois sur les dislocations qui ont pu le morceler plus récemment. Il faudrait, pour trouver en cette région des gisements qui doivent certainement exister dans le socle primitif, que celui-ci se fût trouvé mis à nu par de profondes vallées. Or c'est là un fait rare dans ces plateaux déjà nivelés par une longue érosion. Faute de semblables coupes naturelles, on est ici, avec un manteau cambrien ou silurien, dans les conditions où on peut être ailleurs avec un simple manteau tertiaire. Et, par parenthèses, cela prouve une fois de plus la relation d'origine entre les gîtes métallifères 'et les mouvements orogéniques, et les retours en profondeur, suivant la théorie que nous nous efforcerons de démontrer dans ce travail. Au contraire, quand nous aborderons la périphérie immédiate de cette Plate-forme, dans une zone dont nous pouvons attribuer le plissement à l'époque calédonienne et où c'est précisément le substratum plissé qui forme le sol visible, les gisements métallifères apparaîtront nombreux au milieu de ces terrains plissés et métamorphisés. Abordons maintenant la description un peu plus détailTome XV, 1909.
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