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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
LA MÉTALLOGÉNIE DE LASIE RUSSE
Toll, etc., ont montré les couches siluriennes horizontales allant jusqu'à la mer Glaciale, où des transgressions mésozoïques également horizontales s'étendent sur elles plus ou moins loin vers le Sud. Le substratum archéen ou précambrien, dont nous allons avoir à faire l'étude dans la zone plissée extérieure, n'apparaît pas, croyons-nous, dans la Plate-forme et, avec lui, manquent, nous l'avons dit, les gîtes métallifères habituellement reliés à son métamorphisme. Les minerais assez particuliers de Nikolaievsk (près de l'Angara), dont nous parlerons plus loin, sont déjà dans la zone qui commence à se plisser, en rapport avec des dislocations par lesquelles sont montés des trapps. Enfin, pour terminer ce qui est relatif à cette région, il resterait à dire quelques mots des sédiments lacustres à lignites et des roches d'épanchement qualifiées de trapps. Mais c'est là une question d'un intérêt général pour toute la Sibérie, et non pas seulement une question locale pour la Plate-forme primitive. Ce que nous aurons à signaler à ce sujet trouvera donc mieux sa place à la fin de ce chapitre, et il nous suffira, pour le moment, de noter que les dépôts à lignites, dont l'âge parait ici généralement jurassique d'après leur flore, sont restés horizontaux : ce qui les prouve postérieurs aux derniers mouvements de la région, comme nous le savions déjà d'autre part. Quant aux roches éruptives, dont on a beaucoup discuté l'âge, nous les considérerons comme en rapport avec un type continental qui s'est prolongé ici depuis le début du carbonifère et peut-être même le dévonien jusqu'à nos jours. Dans son ensemble, toute cette Plate-forme, couverte de terrains horizontaux, soit primaires, soit mésozoïques, se présente comme un compartiment déprimé au milieu d'un amphithéâtre de terrains plissés comprenant, sur sa bordure immédiate, avec de l'archéen, du
précambrien et du granité, les mêmes terrains cambrosiluriens, non plus horizontaux, mais plissés, ou divisés par zones d'affaissement et d'exhaussement, par « coulisses » souvent à peu-près parallèles aux plis. C'est cette couronne périphérique, sur la tectonique de laquelle Suess a beaucoup insisté, que nous envisageons comme représentant l'équivalent de nos plis calédoniens d'Europe, avec une seconde couronne extérieure de plis analogues, mais où le carbonifère a été certainement influencé et que nous appelons donc hercynienne, puis, en arrivant au Sud-Est de la Transbaïkalie ou vers les monts Stanovoï le long de la mer d'Okhotsk, une troisième ceinture, dans laquelle les plis atteignent même les terrains lacustres jurassiques de l'Angara et se rattachent aux mouvements tertiaires. 2° Ceinture calédonienne à imprégnations aurifères. — Bassin de l'Iénisséi (Pit et Oudéréi) ; bassin de la Léna (Olekma et Vitim). — La couronne plissée, qui entoure la Plateforme primitive, présente pour nous un intérêt beaucoup plus grand que celle-ci en raison des minerais divers, et spécialement des pj'rites • aurifères, qu'elle renferme. Nous allons être amenés à y distinguer nettement deux régions principales, dont les conditions métallogéniques sont différentes aussi bien que la tectonique. On a, d'une part, dans les bassins de l'Iénisséi et de la Léna, des terrains primaires simplement plissés à l'époque post-silurienne, ou peut-être localement à l'époque carbonifère, mais sans dislocations post-secondaires, dans lesquels il n'y a pas de filons proprement dits, du moins avec des. dimensions intéressantes, mais seulement des imprégnations sulfurées diffuses dans la série sédimentaire, que l'on peut supposer avoir été introduites pendant le retour en profondeur où s'est réalisé le métamorphisme. Tel est le cas des gisements aurifères de l'Iénisséi et de la