Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
242
LA
MÉTALLOGÉNIE
DE L'ASIE
RUSSE
l'Ouest du calcaire carbonifère dinaniien *). L'époque carbonifère a été marquée par une émersion, qui, depuis ce moment, a laissé le pays à l'état de continent. On n'y trouve donc, comme dépôts plus récents, que la série lacustre à lignites,- dite série de l'Angara, que l'on peut assimiler, à l'âge près, aux formations du Karoo et du Gondwanaet sur laquelle nous aurons à revenir. Le bassin jurassique au pied des Sayans a rempli un synclinal allongé des formations paléozoïques : synclinal résultant d'un mouvement de plissement que nous pouvons rattacher à la fin du carbonifère. L'âge de ces dépôts à lignites a été déterminé d'après leur flore et d'après leurs insectes. L'épaisseur est d'environ 60 à 90 mètres. Ces couches passent, progressivement et sans ligne de démarcation, à des dépôts analogues où l'on a trouvé des plantes miocènes (Simonovo, sur le Tchoulym, bassin d'Atchinsk). Il faut noter qu'on les trouve assez, fréquemment inclinées, mais non plissées. Elles ont dû, commele tertiaire de notre Plateau Central, être soumises à des dislocations connexes des plissements, mais qui, sur ce massif anciennement consolidé, n'ont fait qu'amener des ruptures et des dénivellations atteignant 75 mètres. La géologie de cette région est complétée par la très importante formation des « trapps » sibériens, qui sont habituellement ici des diabases à olivine présentant les structures granitiques, microïithiques et ophitiques. Ces trapps ne seraient pas, d'après M. Bogdanovitch, des lambeaux d'une vaste formation démantelée, mais des effusions indépendantes. On les trouve reliées à des ruptures qui se raccordent avec les plis des régions voisines. Leur âge, sur la terrasse supérieure a voisinant Irkoutsk, est postérieur aux grès rouges du dévonien moyen D 2 . On ne les voit nulle part traverser les grès rouges de la terrasse inférieure (*) Pour ceux qui rattachent ces terrains au silurien, le véritable dévonien n'existerait que plus à l'Ouest, le long du horst de l'Iénisséi.
LA
MÉTALLOGÉNIE
DE
L'ASIE RUSSE
243
moyenne qui succède à celle-là plus à l'Ouest : ce qui a pu les faire rapporter éventuellement, dans cette région, au paléozoïque. A l'est d'Irkoutsk, les plis affectant le cambro-silurien se recourbent à angle droit, à peu près parallèlement aux plis plus anciens; ce dont nous ne nous étonnerons pas, ayant eu mainte occasion de constater un phénomène semblable, quand des plissements viennent se mouler sur un avant-pays tronçonné et en mouler les fragments. Ils épousent alors la direction moyenne du Baïkal et commencent déjà sur sa rive ouest, à l'Ouest de la chaîne archéenne à plis indépendants des leurs, qu'on appelle le Primorskii Khrebet. Le Baïkal, prolongé au loin dans une direction presque rectiligne par la longue fosse (topographiquement si remarquable) du moyen Aldan, présente une analogie très grande (à l'âge près) avec notre sillon houiller du Plateau Central. C'est tantôt une fosse d'effondrement manifeste, dont on a pu rapporter l'âge assez exactement au Pontien; il lui arrive alors de recouper obliquement les plis précambriens des terrains de ses rives, et ces plissements divisent le lac lui-même en deux parties bien distinctes ; mais, ailleurs, cette fosse effondrée épouse l'allure des mêmes plis, là où ceux-ci se trouvaient avoir la direction qui a dominé dans la suite, et il s'établit une sorte de conformité dynamique entre ces deux manifestations, de caractère au premier abord si opposé. Vers l'Est, dans toute la Transbaïkalie (région montagneuse entre 1.000 et 2.000 mètres) que nous étudierons plus tard, le régime qui domine est celui des coulisses successives à peu près conformes avec les plissements N.-E., faisant alternativement surgir, par « dislocations disjonctives », des horsts archéens ou s'enfoncer des fosses intermédiaires, dans lesquelles se sont accumulés des dépôts à lignites considérés comme tertiaires. Les cassures, qui doivent être en partie tertiaires, prennent là,