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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
même genre ont existé pendant le jurassique, dont elles renferment la flore, notamment dans le continent de l'Angarar qui leur a donné son nom(*). Ces lignites jurassiques sont encore voisins des houilles sèches à longue flamme et contiennent des intercalations de vraie houille. Et, enfin, il existe encore des dépôts tertiaires analogues à charbon inférieur qui, par exemple en Transbaïkalie, sont venus remplir les cuvettes d'effondrement amenées par les dislocations disjonctives entre les anciens horsts et suivies par des ceintures de roches éruptives récentes. Cette longue prolongation des mêmes phénomènes, qui s'est également réalisée, pour la même cause, dans l'Inde (Gondwana) ou l'Afrique australe (Karoo), rend impossibles les déterminations d'âge par assimilation à distance et explique comment les opinions les plus divergentes en apparence ont été émises pour les mêmes formations à lignites, là où on n'y avait pas recueilli de restes végétaux. La question se pose, nous le verrons, dans les mêmes termes pour les roches éruptives qualifiées de trapps, qui ont, avec les sédiments lacustres, un rapport d'origine probable et un rapprochement géographique certain et qui se sont manifestement échelonnées, elles aussi, sans changer beaucoup de types pétrographiques, pendant de longues périodes géologiques, les conditions de leur formation restant analogues. Là encore l'âge est discutable dans chaque cas particulier, bien que les déterminations d'âge extrêmes, d'une part dévoniennes, de l'autre pléistocènes, soient parfaitement certaines. Commençons par montrer l'extension géographique des dépôts à lignites, en partant de l'Ouest, dans la steppe kirghise (Pl. IV). Dans l'Ouest, on connaît, depuis 1832, (*) Le cas du bassin de Kouznetsk et de celui de la Toungouska inféférieure où une flore permienne a été considérée comme jurassique par Schmalhausen peut inspirer quelques doutes sur certaines de ces déterminations d'âge.
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-des lignites à fossiles jurassiques (ourhétiens) sans valeur industrielle situés le long de la Mias. D'autres lignites du même âge, avec plantes caractéristiques, ont été signalés par Krasnopolsky près de Baian-aoul, à Tchoktonsk. Les couches sont en stratification, tantôt horizontale et tantôt inclinée, remplissant des dépressions circonscrites. Puis on trouve la steppe de Baraba occupée par de grandes étendues de néogène d'eau douce, on passe la zone primaire de Kouznetsk, et on rencontre, sur plus de 250 kilomètres, le long du Transsibérien, un premier bassin à lignites en couches horizontales, ou parfois inclinées sans plissements : le bassin de la Tchoulym, sur lequel nous allons revenir. Les horsts granitiques de l'Iénisséi font une nouvelle interruption. Puis des dépôts analogues reprennent, toujours suivant la dépression suivie par le Transsibérien, de Troisk à Kainsk, Nijni-Oudinsk et Irkoutsk, sur 800 kilomètres de long, avec 50 à 100 kilomètres de largeur moyenne (PL Y, fig. 2). C'est la zone où l'âge jurassique est le mieux déterminé (Touloum, Tchéremkovsky). Aux bords du Baïkal, près la sortie de l'Angara, des couches pareilles sont tertiaires, et d'autres couches semblables d'âge tertiaire occupent une série de cuvettes N.-E. — S.-W. en Transbaïkalie le long de l'Ouda, du Tchikoi, etc. Par exception, entre Irkoutsk et l'Oka et au Nord de Nijni-Oudinsk, les couches à lignites, qui d'ordinaire sont horizontales ou seulement inclinées sans plissement, ont subi un plissement proprement dit concentriquement aux bords de la Plate-forme. Enfin, dans les bassins de l'Amour, de la Zéya, de la Bouréya, etc., des dépôts analogues, dont quelques-uns, ici seulement, ont participé aux derniers plissements tertiaires, occupent encore des étendues considérables. Vers le Nord, on a retrouvé des lambeaux très loin, par exemple, jusqu'au 66 e degré, sur la Léna.