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LA
MÉTALLOGÉNIE
DE L'ASIE
RUSSE
Revenons maintenant sur quelques-uns de ces gisements, et d'abord sur le bassin de la Tchoulym qui forme une première zone importante à lignites allant de Tomsk à Atchinsk (Tissoul, Mariinsk, etc.). Il semble qu'il y ait eu là une ancienne dépression N.-W. —S.-E., provoquée par les plis paléozoïques, et encore accentuée sans doute par des dislocations postérieures aux dépôts ligniteux, dépression dont le Transsibérien épouse longtemps la direction. A l'Est de l'Alataou de Kouznetsk, entre les rivières Kya et Tchoulym, s'étend un important bassin lignitifère, étudié par M. Yavorovsky, qui n'a pu malheureusement en déterminer l'âge : certains indices conduisant à le croire jurassique, mais d'autres les contredisant et faisant pencher pour le tertiaire. Les principaux gisements de cette région sont, de l'Ouest à l'Est : Tissoul, Grand Barandal, Doubrawa, puis Zolotoï, Kitat, un peu en amont de Zimovié, Klimovo, etc. Les observations semblent avoir mis en évidence l'existence de deux anciennes vallées indépendantes, le long desquelles se seraient classés par ordre de grosseur et de densité les sédiments gréseux et argileux, parmi lesquels étaient entraînés les débris végétaux qui ont constitué le lignite dans la vallée même ou dans des lacs. L'une de ces rivières anciennes est E.-W. dans le bassin Tchoulym-Sérech; l'autre N.-S. dans le bassin Ouroup-Kya, plus à l'Ouest. La puissance de l'assise lignitifère atteint au total 260 mètres. On la subdivise en six étages, dont le troisième à partir du bas est le plus riche en lignite. Les gisements de lignite forment des couches assez longues (jusqu'à 2 et 3 kilomètres), mais étroites et d'une puissance variable. Cette puissance peut atteindre 14 mètres (Barandal), mais reste plus souvent entre 2 et 6 mètres. Les couches reposent ordinairement sur de l'argile qui devient charbonneuse dans sa partie supérieure, et elles-mêmes passent supérieurement
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à des sables ou grès tendres, avec restes de plantes. On a trouvé une puissance calorifique de 5.400 calories. Deux autres gisements de lignite, situés plus à l'Est, dans la bande de terrain jurassique, ceux de Touloum et de Tchéremkovsky , à l'Ouest d'Irkoutsk, ont été étudiés respectivement par MM. Ijitsky et Cheinzvit (*). A l'Est de Nijni-Oudinsk, les gisements de lignite sont nombreux, mais, d'après les sondages qui ont été faits, généralement sans continuité. On a pu étudier les couches de charbon sur les rivières Inzéitchik et Kouzmat ; la première a été évaluée à quelque 1.500.000 tonnes, la seconde à 2.500.000. C'est un lignite voisin de la houille sèche, intercalé dans une série de sables diversement colorés, d'argiles et de grès. Plus à l'Est, à Tschéremkovsky, d'après Cheinzvit, on a deux horizons charbonneux différents : l'inférieur argileux avec houilles de bonne qualité, le supérieur gréseux de valeur médiocre. L'épaisseur totale des couches traversées étant de l m ,50, avec une superficie d'environ 10 kilomètres carrés, le gisement pourrait contenir 12.000.000 tonnes. En Transbaïkalie, la majorité au moins des dépôts ligniteux sont tertiaires et en rapport avec le relief du sol, qui devait être déjà constitué au moment de leur dépôt ; cependant ils sont traversés par des basaltes ; on en observe au bord du lac Baïkal, sur la ligne transsibérienne entre Pereimnaia et Myssovskaia, où ils ont été étudiés par Jaczevsky (**) . Ces gisements de Transbaïkalie semblent sans valeur industrielle. Douze degrés plus à l'est, avant d'atteindre la frontière chinoise, on atteint le gisement de Khara-Nor décrit en 1900 par M. Bronnikov (***). Ce gisement, dont on ne (*) Expl., XII, 1899. (**) Expl., VU, 1898. (***) Expl., 19 et 24, 1900.