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grégation et l'érosion superficielle des roches, suivies d'une sédimentation mécanique, d'une sorte de lévigation dans les cours d'eau, a obéi aux lois ordinaires de ce genre de phénomènes, que l'on a l'occasion de constater, en tant de pays, pour les alluvions d'or et d'étain(*). En premier lieu, le transport n'a jamais été bien prolongé ; il l'a été d'autant moins ici que le minerai était plus dense et plus difficile à déplacer par les courants d'eau . Les sables platinifères se trouvent donc toujours à très faible distance des roches dont ils proviennent, parfois sur le massif même de ces roches, au moins à son contact immédiat. En s'éloignant progressivement du point de départ de cette préparation mécanique, on trouve, d'abord, à l'état accidentel et très isolé dans des alluvions pauvres, les plus gros fragments de métal, qui n'ont pu être entraînés au loin et qui n'ont pas eu, dans ce déplacement restreint, le temps de recevoir une concentration marquée. Puis on arrive à la zone riche, plus ou moins longue, où se sont précipitées ensemble les parcelles fines de grosseur comparable, constituant un sable platinifère relativement homogène ; et, quand on continue à descendre les vallées, on voit les alluvions s'appauvrir peu à peu, ne plus contenir que des paillettes assez fines pour avoir pu flotter un moment sur l'eau, et finalement se stériliser. Il résulte de cette première observation que les alluvions riches forment, à la périphérie des péridotites platinifères, une couronne d'étendue restreinte, sur laquelle ont tout naturellement porté les premières exploitations et que, cette couronne une fois dépassée, on ne peut que trouver une diminution graduelle des teneurs. En second lieu, la lévigation, qui s'est opérée dans les eaux des torrents sur le produit de broyage des roches, a eu pour effet de précipiter d'abord au fond les minéraux
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les plus denses, parmi lesquels le platine ; ce, métal, comme nous l'avons indiqué pour l'or, s'est trouvé d'ailleurs naturellement arraché aux roches dans la première phase de l'alluvionnement, quand ces roches affleuraient encore. La couche platinifère se trouve donc dans la base des alluvions, sur le soubassement rocheux, dont les aspérités ont contribué à retenir les grains de métal, et les sinuosités du cours du torrent, ses coudes, les remous que ses déviations ont pu produire, oi»t eu une influence sur son enrichissement. Nous ajouterons seulement, comme dernière remarque générale- sur les alluvions platinifères, qu'ici comme en Colombie, à Bornéo, en Californie, etc., le platine est souvent associé à de l'or. Le fait a une réelle importance pratique pour l'Oural; car certaines exploitations d'or se trouvent produire, en même temps, du platine qui, s'il était seul, ne vaudrait pas la peine d'être exploité. Il est très possible que ce rapprochement de l'or et du platine tienne, en grande partie, à une simple coïncidence : l'or provenant néanmoins de gisements tout à fait distincts de ceux qui fournissent du platine. Cependant on a trouvé à Bérézovsk, près Iékaterinenbourg, un peu de platine dans les produits de lavage de quartz et de granulites aurifères, sans qu'il y ait là de serpentine. De même, en Colombie, Boussingault a rattaché la présence de certains gîtes de platine à des filons de quartz aurifère traversant des syénites ; l'or de Californie donne, par son raffinage à l'Hôtel des Monnaies, une quantité appréciable de platine. Enfin, le' platine est un élément fréquent dans les pyrites et pyrrhotines nickélifères et cuprifères, qui contiennent souvent un peu d'or. Les péridotites platinifères peuvent renfermer, dans ces conditions, de la pyrite aurifère en même temps que du platine.
(*) Voir plus haut, pour l'or, p. 310.
2° Gisements de magnétite et de chalcopyrite [avec altéTome XV, 1909.
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