Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 220]

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superphosphates, ce qui en réalité n'est pas la consommation définitive. Or, dans le monde des phosphatiers, on reproche d'abord assez volontiers aux statistiques officielles belge et française, c'est-à-dire à leurs statistiques de l'extraction, de confondre des phosphates riches ou enrichis, marchands en un mot, avec des craies brutes. Aussi bien, pour officielles qu'elles soient, les statistiques française et belge ne peuvent pas être contrôlées par les services administratifs comme celles des mines, les phosphates étant des carrières. D'autre part, dans diverses statistiques admises chez les phosphatiers, il m'a paru que l'on faisait surtout état des produits expédiés, et notamment, pour les Etats-Unis et l'Afrique du Nord, des produits expédiés par mer. Ces chiffres peuvent être effectivement relevés avec plus de certitude que ceux de l'extraction ; ils présentent forcément une double différence avec ces derniers : les chiffres des expéditions laissent, d'un côté, la consommation propre du pays producteur, et de l'autre la variation des multiples stocks, d'importance diverse suivant les circonstances, qui peuvent exister sur les lieux d'extraction et aux ports d'embarquement, sans parler de ceux des usines de fabrication. Il ne faut donc pas autrement s'étonner des divergences de tous les chiffres (*) que l'on rencontre sur ce sujet dans les diverses publications dont les phosphates ont été et sont l'objet. Dans une vue générale comme celle que je me propose, il faut surtout se préoccuper de l'ensemble des faits et, si imparfaites qu'elles soient, les statistiques dont nous pouvons disposer suffisent en somme pour en déceler et en apprécier la marche. Production des phosphates naturels. — On ne peut abor[*) Sans compter qu'on oublie que les uns comptent en tonnes nié' triques de 1.000 kilogrammes et les autres en long tons de 1.016 kilogrammes et parfois même en short tons de 908 kilogrammes.

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der ce sujet sans rappeler les étapes successives de la production que je mentionnais dès le début de cette note. A l'origine, il y a un demi-siècle, comme je l'ai dit, en dehors de quelques gîtes de phosphorite qui n'ont jamais eu d'importance commerciale, durable et sérieuse, on ne connaissait guère que les phosphates verts de l'albien et du cénomanien, principalement exploités en Angleterre, et, en France, dans la zone qui s'étend coneentriquement desArdennes à l'Yonne. Cette exploitation qui, chez nous r s'était élevée annuellement à 80.000 tonnes et avait atteint en Angleterre jusqu'à 250.000 tonnes en 1875, est' aujourd'hui complètement arrêtée de l'autre côté de la Manche et ne donne plus guère dans notre pays que 8 à 10.000 tonnes, encore que ce gisement si étendu ait été relativement peu travaillé ; mais il ne fournit, et à un prix de revient relativement élçvé, que des phosphates pauvres qui ne peuvent être utilisés qu'à l'état naturel. En 1867, les premiers phosphates de la Caroline faisaient leur apparition ; en 1878 venaient ceux delà craie supérieure de la Belgique. En 1886, on découvrait les gîtes de la Somme sur le même horizon géologique que ceux du district belge, à peu près en même temps que Thomas reconnaissait à Gafsa le niveau des phosphates éocènes de l'Afrique du Nord; ceux-ci ne devaient toutefois entrer en exploitation en Algérie,, autour de Tébessa, qu'en 1893 et en Tunisie, avec la compagnie de Gafsa, qu'en 1899. Mais auparavant, dès 1889, le Floride était mise en activité et, en 1894, presque en même temps que celle de l'Aigé-' rie, commençait l'exploitation du Tennessee. Enfin, depuis 1900, sont venus sur le marché les phosphates du Pacifique ou de la Sûdsee, comme disent les Allemands. Je me suis borné à mentionner les gîtes qui ont occupé et qui occupent encore une place prépondérante dans le commerce des phosphates. Je ne parle pas de ceux dont la fortune, localement parfois extrêmement bril-