Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 221]

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NOTE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

lante, a été plus ou moins éphémère, comme celle notamment des phosphorites à haut titre du Quercy, dont la découverte en 1869 fut une des plus sensationnelles ; leur production annuelle, qui s'était élevée jusqu'à 25 ou 30.000 tonnes en 1885-1886, n'est plus, depuis dix ans, que de quelque 7.000 tonnes (*). De divers côtés, d'autre part, on annonce la découverte de districts qui apporteront de nouveaux éléments, d'importance encore mal connue, mais peut-être très sérieuse, au trafic mondial des phosphates naturels. Depuis longtemps on a signalé en Russie divers niveaux phosphatés dont celui du Gouvernement de Koursk aurait une importance spéciale. Tout récemment, on a parlé d'un gîte de Palestine, au sud du lac de Génésareth, dont les produits pourraient arriver dans la Méditerranée àCaïffa,par un embranchement, relativement assez court, du chemin de fer sacré du Hedjaz (**), et aux États-Unis on se préoccupe vivement d'un gisement, qui paraît extrêmement étendu, dans les publics lands du Wyoming, de l'Utah et de l'Idaho (***). Tout dernièrement, une exploitation de quelque importance vient d'être ouverte au Natal. Quel que soit le pays où se font ces découvertes, dès qu'il s'agit de phosphates de haut titre — et ce ne sont guère que ceux-là que je signale — ils peuvent entrer dans ce grand trafic mondial qui englobe ces substances. (*) On peut estimer à quelque 500.000 tonnes la production, depuis sa découverte, de ce district qui était constitué par des poches dans les causses du Lot, du Tarn-et-Garonne, de l'Aveyron et du Tarn. (**) Voir sur ces phosphates un Rapport de M. Pierre Durieux élèveinterprète du consulat de France à Jérusalem. (***)Ce gîte a été décrit dans le Bulletin 315 de l'U.S. geological ïurvey, 1907. 11 est constitué par un niveau rapporté au carbonifère supérieur et donne des phosphates à 70 p. 100. Une exploitation ouverte a Montpellier, comté de Bear Lake (Idaho), a expédié 50.000 tonnes à San-Francisco. Le Gouvernement a provisoirement suspendu l'appropriation de ce gîte par les particuliers jusqu'à ce que le Congrès ait fixe les dispositions spéciales qu'il pourrait être utile d'appliquer.

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Ceux de l'Afrique du Nord, bien que n'étant qu'à 60 p. 100 environ de phosphate tricalcique, vont jusqu'au Japon. Ceux du Pacifique arrivent en Europe. C'est la conséquence de la réduction, une des caractéristiques de notre époque, dans les dépenses de transport et notamment dans les frets maritimes. Si l'on observe que le phosphate sédimentaire, qui constitue à peu près exclusivement les gîtes véritablement industriels, est une des substances minérales des plus difficiles à reconnaître ; si l'on n'oublie pas le nombre relativement important des niveaux géologiques (*) auxquels on le rencontre, on peut raisonnablement croire, pour l'avenir, à plus d'une découverte analogue à celles qui, dans le passé, ont successivement transformé le commerce des phosphates. Sans autrement insister sur ces espérances, arrivons aux exploitations en activité, en rappelant d'abord la situation générale. Ce n'est que pour 1886, à la suite de l'enquête spéciale faite à cette date en France (**) , à la veille de la découverte des grands gites de la Somme, que l'on trouve pour la production mondiale un premier chiffre d'ensemble de 850.000 tonnes, dans lequel la Caroline du Sud figure pour 450.000 tonnes, la France pour 184.000 et la Belgique pour 145.000. En 1889, au moment de la découverte de la Floride, cette production était évaluée à 1.375.000 tonnes, dont 550.000 respectivement pour laCaroline et la France et 220.000 pour la Belgique. (*) Les principaux niveaux connus et exploités sont dans le dévonien comme ceux du Tennessee ; le dinantien des phosphates noirs des Pyrénées ; le carbonifère supérieur où se trouve le nouveau gîte du Farwest américain; le liasien, l'albien, le cénomanien et la craie supérieure de France et de Belgique; le suessonien de l'Afrique; le quaternaire de la Caroline et de la Floride. (**) Cette statistique très détaillée a été publiée dans le volume de 1886 de la Statistique minérale.