Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 18]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

28

LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES

voies latérales de retours d'air ; l'inverse peut avoir lieu: ainsi, à Naomi, les voies latérales étaient, au moment de l 'explosion, entrées d'air et la. voie centrale servait deroulage et de retour d'air; dans la circonstance, le ventilateur était soufflant. Chacune de ces trois voies peut elle-même être formée de plusieurs galeries conjuguées ; c'est ainsi qu'à Monongah la voie médiane est triple et les deux voies latérales sont doubles. La voie principale est donc ainsi constituée par un ensemble de sept galeries parallèles. Pour en effectuer le traçage, on pousse les galeries conjuguées simultanément et sur toute la hauteur de la couche, en laissant entre elles un pilier de charbon dans lequel on établit, à des intervalles réguliers, des communications ou recoupes, de 3 mètres environ de largeur, destinées à l 'aérage des fronts. Dans la suite, les recoupes situées entre l'entrée et les retours d'air sont barrées à l'aide de cloisons étanches, généralement en maçonnerie. Voies secondaires. — A mesure que la voie principale s'enfonce à l'intérieur de la couche, on branche sur celle-ci, de part et d'autre et généralement dans une direction perpendiculaire, une ramification de voies nouvelles que nous conviendrons d'appeler voies secondaires ; par rapport à la principale, elles peuvent être dans le prolongement l'une de l'autre ou être décalées d'une longueur quelconque. L'intervalle compris entre deux secondaires varie dans de grandes proportions non seulement d'une mine à l'autre, mais encore dans une même mine ; il est en général de quelques centaines de mètres. Une secondaire comprend elle-même deux ou trois galeries, l'une de roulage et d'entrée d'air, l'autre ou lesdeux autres de retour d'air ; le mode de traçage est toujours le même, par piliers et recoupes. Les secondairesse distinguent entre elles par une lettre ou par un chiffre.

DE MONONGAH,

DARR ET NAOMI

29

Entrées et panneaux. — Par analogie avec le premier réseau de voies ainsi constitué, on branche sur les secondaires un deuxième réseau de voies de quartiers que nous dénommerons entrées, du mot anglais entry. Les entrées sont toujours constituées par deux galeries conjuguées; elles sont espacées de 150 mètres environ et découpent la surface comprise entre deux secondaires en une série de panneaux. Toute entrée est numérotée et comme deux entrées branchées à gauche et à droite d'une même secondaire peuvent porter le même numéro, on les distingue par leur orientation : on dira, par exemple, •entrée 2 nord de la secondaire F. Sur les deux galeries qui constituent chaque entrée, l'une sert de roulage et d'entrée d'air, l'autre de retour d'air. B.

— CHANTIERS.

Chambres et piliers. — C 'est à l'intérieur des panneaux que se fait l'exploitation proprement dite par la méthode bien connue des chambres et piliers. A mesure qu'une entrée progresse, on amorce les chambres et on pousse celles-ci, comme l'indiquent les fig. 1 et 2, l'axe des chambres étant toujours normal à l'entrée. Si le charbon présente un clivage, il est avantageux de l'utiliser pour faciliter l'abatage et obtenir de plus beaux produits ; l'axe des chambres doit alors être perpendiculaire au clivage, et pour cela il peut être nécessaire d'incliner les entrées sur les secondaires : tel est le cas de Naomi (*). A Monongah, l'exploitation de tout le panneau se fait par une seule entrée. Afin de préserver les voies qui encadrent un panneau, on laisse un stot sur trois des (*) A Naomi, il n'y a pas de voies secondaires ; les entrées sont branchées directement sur la principale.