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LES CATASTROPHES MINIERES AMERICAINES
tection de la mine et à tout ce qui s'y rattache. A la tête de cette administration est un ingénieur en chef ayant pleins pouvoirs et chargé de diriger l'inspection des mines. Il doit tenir un registre de toutes les inspections faites par lui et par ses inspecteurs ; ce registre, qui doit être constamment à jour, est à la disposition de tous les citoyens et peut être visé par le gouverneur de l'État. Aux termes de la loi, pour être apte à remplir les fonctions d'ingénieur en chef, il faut être citoyen de l'État, avoir au moins huit années d'expérience dans le travail, l'aérage et l'épuisement des mines de charbon de l'État, avoir une connaissance pratique et scientifique des gaz nocifs que l'on y rencontre. L'ingénieur en chef est nommé pour quatre ans par le gouverneur de l'État. Il a sous ses ordres des inspecteurs à raison de un par district, soit douze inspecteurs pour la Virginie occidentale. Ceuxci sont également nommés pour quatre ans et doivent avoir six années d'expérience dans les mines ; ils font un rapport mensuel à l'ingénieur en chef et en tiennent le double à la disposition des mines inspectées; chacun doit visiter son district une fois tous les trois mois. En outre, les inspecteurs font un rapport annuel qui doit être remis le 30 juin à l'ingénieur en chef et celui-ci doit à son tour remettre sonrapport au gouverneur avant le 30 septembre. Telle est, dans toute sa simplicité, l'administration du contrôle des mines pour un Etat dont la production est d'un tiers supérieure à celle de la France. A la suite d'une catastrophe, l'ingénieur en chef et les inspecteurs ont pour devoir de faire une enquête sur les causes de l'accident. Chaque inspecteur fait son rapport, ainsi que l'ingénieur en chef; à la suite de cette enquête, un jury (coroner jury) se prononce sur les causes de l'accident et signale éventuellement les fautes qui pourraient motiver des poursuites judiciaires. Aucune loi n'alloue d'indemnités ou secours aux veuves ou aux orphe-
DE MONONGAH,
DARR ET NAOMI
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lins; ceux-ci sont simplement en droit d'attaquer isolément la compagnie et de réclamer une indemnité que le tribunal estimera. V
EXPLOITATION.
Les méthodes générales d'exploitation appliquées aux États-Unis ont été décrites par M. Ch.-E. Heurteau^nrcà/es des Mines, avril 1903, 10 e série, t. III) ; ce que nous en dirons se rapportera spécialement aux mines de Monongah, Darr et Naomi, qui exploitent toutes trois la couche de Pittsburg, horizontale, régulière, épaisse d'environ 2 mètres, peu profonde ou affleurant à flanc de coteau. A.
— TRAÇAGE.
Voie principale. — En général, on choisit pour attaquer la veine un affleurement à flanc de coteau ou un point •où la veine est voisine de la surface du sol ; c'est pourquoi les mines sont la plupart du temps échelonnées le long des vallées profondes de la région, dont les deux principales sont celles de la Monongahela et de la Youghiogheny. Selon les conditions inhérentes à l'emplacement choisi, on pénétrera dans la veine soit directement, comme à Darr, soit par un plan incliné taillé au mur ou au toit de la couche; ce dernier cas, qui est celui de Monongah n° 6 et de Naomi, nécessite un traînage mécanique pour la sortie des produits. Il est plus rationnel, et c'est d'ailleurs le cas chaque fois que le gisement le permet, d'avoir un plan incliné dont le pendage est vers la sortie. On pousse donc dans la veine, normalement à la ligne d'affleurement, une voie, le plus souvent triple, que nous conviendrons d'appeler voie principale. Généralement la voie médiane sert d'entrée d'air et de roulage, et les deux