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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES
Abatage. — Le havage d'une chambre étant fait, c'est le rôle des piqueurs, généralement au nombre de deux, d'abattre le charbon au moyen d'explosifs. Les trous de mine se font à la main, à l'aide d'une sorte de long vilebrequin, dont la mèche a 65 millimètres de diamètre (fig. 3), A Monongah, on fait généralement un trou de 2 mètres au milieu du front et deux plus petits aux extrémités ; àDarr, on fait quatre trous de même profondeur, deux au milieu, divergents, et deux aux extrémités.
FIG.
3. — Foreuse de mines.
L'explosif le plus couramment employé est la poudre noire en grains de 2 millimètres ; les ouvriers l'achètent à leur compte et l'emportent dans des bidons dont la contenance maximum est de 2 kï ,300 ; ce chiffre est prescrit par un règlement de Virginie occidentale et l'on ajoute qu'un ouvrier ne doit pas emporter avec lui plus de poudre qu'il n'est raisonnable d'en utiliser dans la durée d'un poste. La charge des trous de mine varie avec la nature du charbon; à Monongah, on mettait au milieu du front de taille une longueur de charge de 0 m ,75 à' 1 mètre, et sur les côtés de 0 m ,30 à 0 m ,35. La moyenne générale des charges est de 1 kilogramme. Pour le bourrage, on utilise généralement du poussier de charbon; la longueur du bourrage peut atteindre 0 m ,90 à 1 mètre. En effectuant celui-ci, on laisse dans le trou de mine une aiguille que l'on enlève ultérieurement ; à l'entrée du canal ainsi ménagé, on place une petite mèche formée de poudre fine enroulée dans du papier, longue de 0 m ,15 environ et soufrée à son extrémité sur 4 à 5 centimètres. Ce bout soufré, auquel on met le feu, brûle en quarante-cinq secondes, ce qui permet de s'éloigner d'une centaine de
DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
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mètres. Au moment où le feu atteint la poudre de la mèche, celle-ci s'enflamme brusquement et projette un éclair qui met le feu à la mine. La consommation est d'environ 25 kilogrammes de poudre par 100 tonnes abattues. La poudre noire n'est pas le seul explosif employé ; dans les avancements, on utilise assez fréquemment la dynamite; on estime à 10 kilogrammes la quantité consommée par 100 tonnes de charbon. Enfin on fait usage d'explosifs de sûreté, dont les plus fréquemment employés dans les mines que nous avons visitées sont la nialite et la masurite(*). Les ouvriers sont libres d'employer l'explosif qui leur plaît, puisque ce sont eux qui l'achètent. Le charbon abattu est chargé, par les mêmes ouvriers, dans des wagonnets amenés sur rails jusqu'à front ; c'est encore à ces mêmes ouvriers qu'appartient le soin de poser la voie dans leur chantier et de faire le boisage ; ce dernier travail, d'ailleurs laissé à leur appréciation, consiste simplement à étayer le toit à l'aide de bois verticaux. Les ouvriers doivent, au moins un jour à l'avance, faire connaître au chef porion ou à telle personne désignée dans ce but le nombre de bois dont ils ont besoin ainsi que leur longueur ; les bois sont alors amenés en des points déterminés où les ouvriers doivent aller les chercher. En cas de danger seulement, il peut leur être délivré des bois supplémentaires immédiatement. Quand on déhouille les piliers, le boisage est très sommaire ; on utilise les bois que l'on s'efforce de reprendre, sans grand' succès d'ailleurs, car la plupart (*) La composition de ces explosifs est la suivante : Nialite. Ferro-silicium Coton-poudre Azotate d'ammoniaque . . .
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Masurite. Azotate d'ammoniaque ... Ituile de lin et soufre
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