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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES
mosphère insuffisamment riche en oxygène. Son abondance montre le rôle important qu'ont joué les matières volatiles dans la propagation du coup de poussières, sinon d'une manière générale, tout au moins dans certaines circonstances. Il est un autre effet calorifique très particulier qui jouit de l'intéressante propriété de donner une indication de direction. Ce sont les croûtes de coke, assez différentes d'aspect des grains de coke dont nous parlions tout à l'heure. Ces croûtes s'observent sur les bois, lorsqu'il y en a, ou d'une manière générale sur les parois des objets faisant saillie relativement à la direction du courant. Ce qu'il y a de très particulier, c'est que ces croûtes ne s'observent habituellement que sur l'une des faces de ces objets. On a presque toujours admis jusqu'à ce jour que ces dépôts se rencontrent sur la face que la flamme ne frappe pas directement, en d'autres termes, sur la face orientée vers la partie delà galerie vers laquelle se dirige la flamme. Il est aisé de contrôler s'il en est bien ainsi. Si cette hypothèse est exacte, comme la flamme, partant d'un point déterminé, s'étend -en divergeant à chaque branchement dans les diverses parties de la mine, les indications déduites de l'orientation des croûtes de coke doivent être également divergentes; c'est en effet ce que l'on observe. Si l'hypothèse contraire devait être adoptée, on verrait les indications d'orientation des croûtes de coke converger vers les points de rencontre de galeries, ce qui n'a généralement pas lieu. On a signalé comme exceptions à cette règle .certaines observations de croûtes de coke en des points voisins de l'origine de l'explosion ou voisins de culs-de-sac et d'autres observations faites dans des cas très complexes où l'explosion a pu parvenir en un même point par plusieurs directions différentes. En ce qui nous concerne, toutes les fois que des circonstances particulières nous ont permis d'affirmer nettement
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DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
quel était le sens suivi par l'explosion, l'orientation des croûtes de coke relevées sur les bois et les parois fut conforme à nos prévisions. En particulier à Monongah, nous avons toujours trouvé parfaite concordance dans le cas de galeries débouchant au jour, ou de quartiers dans lesquels l'explosion s'est visiblement amortie, ou de galeries aboutissant à des culs-de-sac d'où l'explosion n'a pu venir; d'autre part, on peut admettre que dans les chambres, sauf quelques retours de flamme accidentels par les recoupes, il y a la plus grande probabilité pour que l'explosion soit allée du roulage jusqu'aux fronts. C'est ce qu'indiquent les croûtes de coke dans 136 cas sur 147. On a cherché à expliquer de diverses manières la formation et l'orientation de ces dépôts de coke (*). Voici, à ce sujet, quelques indications un peu nouvelles. M. Holmes, directeur de la Section technique (Mines) du service géologique des États-Unis, propose l'explication suivante. Ayant remarqué à Monongah que, lorsque la flamme avait pénétré dans une chambre, on voyait parfois sur les bois une arête de poussières face à l'entrée de la chambre et des croûtes de coke sur la face opposée des bois, il eut l'idée d'analyser les poussières de l'arête et le coke. Il a constaté que la teneur en cendres des poussières de l'arête était beaucoup plus élevée que celle de la poussière agglomérée en coke prélevée de l'autre côté du bois. Voici par exemple deux de ses analyses : 1° Arête de poussière. Humidité Matières volatiles Carbone fixe Cendres
2,30 24,13 45,01 28,56 100,00
(*) Voir à ce sujet les intéressants développements donnés par M. V. WATTEYNE dans : Courrières et la Boule, Examen comparatif de deux grandes exploitons de poussières (Annales des Mines de Belgique, t. XIII). Tome XVI, 1909.
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