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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMERICAINES
CONCLUSIONS.
Après avoir exposé, quartier par quartier, quels effets ont été constatés après l'explosion, nous allons indiquer les conclusions d'ensemble et les enseignements que l'on en peut tirer. Ce qui frappe d'abord le plus, c'est l'étendue de la catastrophe ; le nombre des victimes fut de 362; on peut presque dire que tous les ouvriers qui se trouvaient dans la mine ont péri, car les cinq rescapés se trouvaient au voisinage immédiat des orifices au jour de la mine 8. Au surplus, un ouvrier de l'extérieur fut tué. Le coefficient de mortalité fut donc exceptionnellement élevé. On est également frappé par le caractère d'universalité de l'explosion, lorsqu'on considère l'étendue des travaux dévastés. L'ensemble des deux mines s'étendait sur 2.000 mètres de l'Ouest à l'Est et 2.600 mètres du Nord au Sud, comprenant au total 161 kilomètres de galeries et de chambres, et l'on a vu que les régions que l'explosion n'a pas atteintes se réduisent à quelques rares fractions de quartiers. Au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest, l'explosion s'est étendue jusqu'aux dernières limites du champ d'exploitation. Il faut reconnaître que les dispositions générales des mines américaines et les conditions de leur exploitation se prêtent particulièrement bien à l'extension indéfinie d'un coup de poussières. Les galeries à forte section, rectilignes et peu encombrées, offrent une résistance relativement faible au passage des chasses gazeuses. Ainsi la mise en suspension préalable des poussières par les courants violents qui précèdent la flamme, est particulièrement favorisée. Le gisement poussiéreux est, d'autre part, presque partout favorable à la propagation de la flamme, puisque l'absence des travaux au rocher, la fermeté du mur,
DE MONONGAH,
DARR ET NAOMI
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laissent les poussières relativement exemptes de mélanges schisteux ; au surplus, les mines de Monongah sont assez sèches, sinon dans tous les quartiers, du moins dans les grandes artères. L'énergie de la ventilation dans les voies principales et secondaires accentue d'ailleurs le caractère de sécheresse. Enfin les cars pleins de charbon, remontant à vive allure des courants d'air rapides, sèment, par leurs planches mal jointes et par leur surface, d'abondants dépôts de poussières. Ainsi se trouvent réunies, principalement dans les grandes artères, toutes les conditions les plus favorables à la propagation d'un coup de poussières. Il n'est pas étonnant que l'explosion ait été portée par ces voies jusqu'aux extrêmes confins des deux mines. L'accident de Monongah fut, en Amérique, l'occasion d'un débat analogue à celui qu'avait soulevé, en France, la catastrophe de Courrières, relativement à l'opportunité ou au danger de la mise en communication de mines voisines. Dans l'espèce, la communication entre les mines 6 et 8 a doublé l'étendue de la catastrophe. Il semble bien qu'il faille conclure que lorsque deux mines présentent des conditions aussi favorables que celles-ci à la propagation d'un coup dépoussières, aucune communication ne devrait être établie entre elles sans que des dispositions efficaces ne soient prises pour intercepter toute propagation. Des cloisons et portes, comme à Monongah," ayant simplement pour objet de rendre les mines indépendantes au point de vue de la ventilation, sont notoirement insuffisantes. L'aménagement général des mines américaines tend à aggraver singulièrement les effets d'une explosion de grisou ou de poussières. La mine est bien divisée en quartiers indépendants au point de vue de l'aérage ; mais l'aérage diagonal est très rarement pratiqué. Les voies d'entrée et de retour d'air sont systématiquement voi-