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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES
DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
tiale aurait pu éventuellement déplacer quelque masse importante de grisou, on constate d'une manière générale un amortissement très net des effets djmamiques et calorifiques. Enfin il y a lieu de noter, au sujet du rôle éventuel du grisou des foudroyages, que la courbe barométrique, que nous reproduisons [fig. 39) n'accuse aucune dépression importante vers le jour de l'accident. Ainsi non seulement les considérations que nous avons exposées conduisent à conclure que la catastrophe de Monongah a été déterminée par un coup de poussières franc, mais encore il ne semble pas que, dans une mine cependant grisouteuse, le grisou ait eu quelque occasion de renforcer sensiblement les effets de l'explosion.
que, le long du roulage, les branchements des chambres constituent, au premier moment, des orifices de détente, qui font tomber la pression et ont sans doute aussi pour effet de ralentir la vitesse de propagation le long de cette voie.
L'étude détaillée de ce grand coup de poussières suggère quelques observations générales et comporte quelques enseignements. Relativement à la marche de l'explosion, on a remarqué qu'un encombrement dans une voie, tel qu'un train de cars dans un roulage de quartier, constituait un obstacle assez sérieux à. la propagation. L'encombrement brise les chasses gazeuses qui précèdent la flamme, et rend plus difficile le soulèvement des poussières au delà de la partie encombrée. Les obstructions ont sans doute joué à Monongah le même rôle que les voies étroites à Courrières, où l'on avait remarqué que l'explosion se propageait difficilement ; mais elles n'ont pas empêché l'explosion de se généraliser, parce que la voie de roulage obstruée était toujours doublée d'une voie d'air de même section et non encombrée, par où la flamme a passé. On a fréquemment constaté que les barrages, séparanties deux galeries qui forment les entrées de quartiers, étaient renversés vers le roulage, ce qui semblerait indiquer que l'explosion a progressé plus vite par la voie d'air. C'est
Enfin, si dans plusieurs quartiers, notamment ceux de la secondaire 2 Nord de la mine 8, l'explosion paraît s'être d'abord propagée par la voie d'air, cela peut également tenir à l'orientation plus favorable du branchement de cette voie sur la secondaire, par rapport à la direction générale de propagation de l'explosion. 11 est assez intéressant de remarquer que, dans tous les culs-de-sac où le gisement poussiéreux paraît avoir été favorable et où les effets dynamiques et calorifiques ont atteint une certaine intensité, les effets de retour sont presque toujours prédominants et acquièrent dans certains cas, comme dans les nombreux culs-de-sac des avancements Ouest du numéro 8, une violence exceptionnelle. C'est sans doute que, dans ces culs-de-sac plus que partout ailleurs, les chasses gazeuses, en venant s'y buter, atteignent déjà une compression sensible au moment où arrive la flamme ; la pression de l'explosion est d'autant plus élevée que la compression initiale fut plus accentuée; il y a ainsi en ces points un véritable renforcement de l'explosion. Lorsqu'on établit la liste des quartiers ou fractions de quartier qui furent plus spécialement épargnés par l'explosion, on observe que cette liste englobe toutes les parties de la mine qui ont été signalées comme humides ou mouillées, notamment toutes les parties où l'on a relevé des projections de boue indiquant nettement la présence d'une humidité prononcée au moment de l'accident. La catastrophe de Monongah met donc en évidence, avec une netteté particulière, l'influence favorable des régions franchement humides. Toutefois ces observations ne s'ap-