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LES CATASTROPHES MINIERES AMÉRICAINES
raière poussée violente allant des voies principales du numéro 6 aux voies principales du numéro 8, à laquelle succédèrent des poussées de sens inverse dans la mine 6 et de même sens dans lamine 8, suivant l'orientation des branchements par où refluaient, vers la secondaire, les chasses de détente des divers quartiers atteints par l'explosion. Enfin l'orientation des croûtes de coke trace, avec une rare netteté, le parcours de l'explosion, depuis la base du plan incliné du numéro 6 jusqu'aux diverses parties des deux mines. L'étude des effets de l'explosion confirme donc les déductions que nous avons tirées de l'étude des circonstances ayant accompagné la catastrophe et il ne saurait y avoir, à notre avis, comme nous l'indiquions, aucun doute sur la cause véritable. Nous ajouterons toutefois que, si toutes les raisons que nous avons données n'existaient pas, on pourrait imaginer d'autres causes qui eussent été capables de provoquer le coup de poussières. Nous allons les passer en revue. On a constaté que quelques bidons de poudre noire ont sauté ; ce sont des effets naturels de l'explosion. Mais l'explosion d'un bidon de poudre pourrait être la cause initiale d'un coup de poussières. La probabilité d'une telle explosion n'est certes pas négligeable, puisque les ouvriers font leurs cartouches au chantier, en s'éclairant avec des lampes à feu nu. On pourrait encore supposer que le coup de poussières a été engendré par un coup de grisou. Ce gaz fut signalé en bien des endroits après l'accident ; il est vrai qu'à ce moment la ventilation insuffisamment rétablie était défectueuse. Mais l'on sait que le matin même de la catastrophe, les surveillants avaient observé en plusieurs points ce qu'ils appelaient des traces de ce gaz, en sorte que l'éventualité d'une inflammation de grisou par une lampe à feu nu n'aurait rien eu d'invraisemblable.
DE MONONGtAH, DARR ET NAOMI
On pourrait encore imaginer qu'un mélange grisouteux explosif accumulé dans les foudroyages aurait fait irruption dans les voies de circulation, soit à la suite d'un éboulement, soit par l'effet d'une baisse barométrique. Enfin les coups de mine débourrants ou travaillant mal étaient fréquents. Plusieurs ont été relevés après l'accident, et Von pourrait imaginer que l'un d'eux a déterminé un coup de poussières. Mais en aucun des points où l'on a constaté soit l'explosion d'un bidon de poudre noire, soit la présence du grisou, soit les vestiges d'un coup de mine débourrant, on ne trouve les signes ■caractéristiques d'un point initial se manifestant par une divergence des effets orientés. Si quelques explosions de bidons de poudre ont paru renforcer parfois l'intensité des effets calorifiques, on ne trouve même pas, aux points où du grisou avait été signalé, quelque apparence de renforcement de l'explosion ; il est même remarquable de constater qu'au voisinage des foudroyages, d'où l'ébranlement de l'explosion ini-
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Tome XVI, 1909. 12