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LES
CATASTROPHES
MINIERES
AMÉRICAINES
daire, vers l'extrémité de la mine, et l'on a émis l'hypothèse que l'explosion aurait pris naissance dans leur chantier. On a observé, en effet, au fond de ce chantier, la trace d'un coup de mine ayant mal travaillé, et l'on peut penser que ce coup fut tiré vers le moment de l'explosion, puisque les corps des deux ouvriers ont été retrouvés, non point en A (fig. 45), où était leur place de travail, mais en B, soit deux galeries plus loin ; c'est là qu'ils se seraient garés au moment du tir. On admet alors que le coup débourrant a provoqué une inflammation de poussières: le chantier en question, sans être très poussiéreux, était certainement parmi les plus poussiéreux de Naomi. Toutefois on peut s'étonner que ces deux ouvriers ne se soient pas simplement garés dans la galerie voisine et se soient cru forcés de tant s'éloigner FIG. 43. de leur chantier. Leur position anormale pourrait aussi bien, sinon mieux, s'expliquer par un essai de fuite devant les gaz asphyxiants. Les autres corps ont été retrouvés dans les voies principales, à savoir : trois, non brûlés, en divers points des entrées d'air; quatre, peu brûlés, dans le roulage principal vers l'entrée 36, et trois dans le même roulage, vers l'entrée 31. Ces trois derniers ont été très grièvement brûlés, et non mutilés. En aucun autre point de la mine, les effets calorifiques ne furent aussi accentués. Dans une longue galerie comme cette voie principale de roulage, il est rare que la flamme, dans sa propagation rapide, laisse de telles traces, à moins toutefois que l'on
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DE
MONONGAH,
DARR
ET
NAOMI
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ne suppose que l'explosion ait pris naissance au voisinage, auquel cas, la flamme, se propageant moins vite, peut ■occasionner de plus graves brûlures. Il est à remarquer qu'en deçà, vers les entrées 20, 28 et 29, comme au ■delà, vers l'entrée 36, les corps retrouvés dans la voie principale ne présentaient que peu ou point de traces de ■brûlures. Il y a donc, vers l'entrée 31, un point assez particulier. Si maintenant l'on examine les quelques croûtes de coke ■qui se sont formées sur les bois de la voie principale de roulage, on observe cette règle très caractéristique que toutes les croûtes situées au Nord des trois corps si grièvement brûlés sont orientées vers le Nord et toutes les croûtes situées au Sud sont orientées en sens inverse. On en déduit que l'explosion a suivi, à partir de l'emplacement des trois corps, des directions divergentes et qui concordent -avec ce que laissaient prévoir les autres constatations : on •est ainsi conduit à placer l'origine de l'explosion vers le point où furent trouvés ces trois corps. Rien ne semble indiquer qu'un coup de poussières ait pu prendre naissance en ce point ; par contre, l'hypothèse ■d'une inflammation de grisou se présente avec une grande vraisemblance. Les hommes étaient porteurs de lampes à feu nu ; ils se trouvaient dans le retour d'air général de la mine, sur le trajet des courants d'air qui venaient ■de passer par quelques avancements très grisouteux. Ces culs-de-sac grisouteux étaient ventilés au moyen de toiles. En pareil cas, il suffit qu'une toile ait été •dérangée ou se soit déclouée pour que toute ventilation soit supprimée dans la région en cul-de-sac, qui s'emplit de grisou. Il suffit alors qu'un ouvrier bien intentionné remette la toile en place pour que la ventilation se rétablisse et que l'accumulation de grisou soit inopinément versée dans le retour d'air; l'inflammation se serait produite ^au contact des lampes des trois ouvriers si grièvement