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ROLE DE L'EAU DANS LES PHENOMENES VOLCANIQUES
Ainsi, la vapeur d'eau formait, dix-huit mois encore après l'éruption, la partie principale de ces émanations gazeuses. Pour 100 volumes nous trouvons dans les gaz émis : 3 mois après l'éruption : de 62 à 67,7 vol. de vapeur d'eau. 18 — —
- de 72 à 77
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Il est donc inexact de dire que les fumerolles sont anhydres, et que ce que l'on a pris pour' de la vapeur d'eau consiste surtout en fumée d'acide chlorhydrique et de sel ammoniac. Certes, dans ce dernier cas, il serait possible, à la rigueur, d'objecter que l'eau de ces fumerolles a pu être empruntée, par les gaz volcaniques chauds, à l'humidité des terrains qu'ils ont traversés, quoiqu'il soit bien difficile d'admettre qu'un sol cendreux, qui était, au moment du captage de ces gaz, à une température très supérieure à 100°, à quelques décimètres au-dessous de sa surface, et bien autrement chaud au-dessous, et cela depuis l'éruption, ait pu emmagasiner des eaux de pluie. Mais Fouqué, Silvestri, Lacroix, les observateurs les plus compétents, ont tous remarqué que dans les laves qui arrivent au jour, les gaz et la vapeur d'eau sortent bien du sein de la matière incandescente, lors même qu'elles continuent à couler du cratère depuis des jours et des semaines. O. Silvestri, lors de l'éruption du Vésuve qui avait commencé en novembre 1867, constatait en mars 1868 que les fumées émises par la lave liquide qui s'échappait des fissures du cratère plus de quatre mois encore après le début de la crise, déposaient une notable quantité d'eau, chargée d'acide chlorhydrique, lorsqu'on faisait circuler ces fumées, grâce à un aspirateur, à travers des flacons entourés de glace. Dans son rapport sulfhydrique, les vapeurs de soufre, l'acide fluorhydrique, le fluorure et chlorure de bore ou de silicium, l'oxysulfure de carbone, quoique ces gaz eussent été, dès leur captage, soigneusement privés, par nous sur place, de toute humidité.
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au Ministre sur l'éruption de l'Etna, en 1865, relatant ses observations, Fouqué écrit (p. 11) : « Il venait de se former un nouveau courant de laves » (l'éruption durait déjà depuis plus d'un mois) « qui s'avançait avec rapidité en roulant un flot de matières en fusion. Je m attendais à n'y trouver que des fumerolles sèches, mais une expérience des plus simples me montra bientôt qu'au contraire les fumées abondantes qui s'en dégageaient étaient extrêmement acides et riches en vapeur d'eau. » Observant les fumerolles de la dernière éruption de l'Etna (1908), M. Lacroix écrit (*) : « Des fumerolles chlorhydriques étaient nombreuses aux alentours des bouches explosives... Elles ne dégageaient qu'une faible quantité d'un mélange suffocant de vapeur d'eau et d'acide chlorhydrique. La température était voisine de 412°. » A ces preuves de l'émission de la vapeur d'eau par la lave en fusion, ou par des fumerolles presque au rouge, M. Brun déclare ne pas se rendre. Il ne suffirait même pas, pour le convaincre, d'aller recueillir directement cette vapeur d'eau à la bouche du cratère, au milieu du flot des laves incandescentes, ou de la saisir au passage au sein de la trombe de gaz, de bombes et de cendres que vomit le volcan, l'eau, dont il nie la présence nécessaire, ayant pu, pense-t-il, durant la période de calme du volcan, être emmagasinée sous forme d'eaux de pluie dans les flancs du cratère, qui la rejette ensuite au moment de l'éruption. Inutile, par conséquent, pour lui, de tenter l'expérience périlleuse d'aller recueillir les gaz à la bouche même du volcan en explosion, et M. Brun de s'écrier : « L'hypothèse aqueuse est basée sur défausses observations... Elle est impossible à vérifier sur le terrain (**). » (*) Revue des sciences. 30 avril 1909, p. 364. (**) Revue scientifique, l" mai 1907, p. S58.