Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 287]

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NOTE

SUR I-'EXPLOSION D'UN

MAGASIN A POUDRE

magasin (nous avons vérifié qu'il fallait une minute quarante secondes pour effectuer ce trajet). Il n'avait vu ni Morsolini, ni Midon. Un chauffeur à la batterie des générateurs déclara que, peu de temps avant l'accident (deux à trois minutes, autant qu'il se rappelle), il se préparait à refaire les joints d'un tuyau qu'il avait réparé à l'atelier et dont Morsolini graissait les boulons. Ayant besoin d'une clé à griffes pour remonter le tuyau, il manifesta l'intention d'aller en prendre une à l'atelier et en même temps de faire remplir sonbidon d'huile au magasin; mais, sur la demande spontanée de Morsolini, il laissa celui-oi y aller à sa place; peu après le départ de son aide, il entendit l'explosion. On ne sait rien des victimes de l'accident autres que Dehan, Gervillié et Morsolini. Voici, en tous cas, les positions dans lesquelles on retrouva leurs cadavres (Pl. XII, fig. 1, point 1) : Gervillé fut retrouvé au point 1, la tète écrasée, les entrailles sorties, tous les membres brisés; Gilles fut retrouvé aux points 2 (un morceau de la tête) et 2' (le tronc, dans l'intervalle de deux rangées de ferrailles) ; Guillaumin avait été projeté au point 3 (la cervelle sautée, tous les membres brisés, les entrailles sorties) ; son portefeuille fut retrouvé le 10 février, en 3' (voir Pl. XII, fig. 2). Le tronc et quelques débris de Dehan furent retrouvés au point 4. De Morsolini, on ne trouva qu'un doigt en 5 et des lambeaux très divisés en 5', 5" et 5"' (deux doigts de la main droite avec fragments tendineux et musculaires non carbonisés, un fragment fracturé d'un avant-bras avec les os du carpe et un grand lambeau d'épiderme paraissant appartenir à un jeune homme de quinze à dix-huit ans). Quant à Midon, il fut retrouvé intact et entier en 6,

AUX

MINES DE TUCQUEGNIEUX

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étendu sur le dos, devant les fûts d'huile de la cave, auprès de son entonnoir (le bidon apporté par Morsoloni n'a pu être identifié de façon certaine, plusieurs autres bidons se trouvant dans la cave). Il avait été enseveli et asphyxié sous l'éboulement des décombres qui emplissaient la cave à huile. Il serait sans intérêt de discuter les causes qui pourraient expliquer la présence de tout ce personnel dans le magasin. Effets dynamiques de l'explosion. — La partie du magasin servant de dépôt de poudre mesurait intérieurement en plan 8 m ,50 X 12 m ,70; la hauteur sous fermes était de 6 mètres; la capacité du local, du sol à la toiture, était de 804 mètres cubes. Il y avait au dépôt 4.041 kilogrammes de poudre; en faisant abstraction d'une caisse entamée, qui avait pu rester dans la partie centrale du bâtiment, et en tous cas devait être probablement séparée du tas des autres caisses, il y aurait eu dans le dépôt 80 caisses de 50 kilogrammes. Ces caisses devaient être empilées jointivemcnt, soit au centre du dépôt, soit contre le mur de pignon ou de refend, laissant autour d'elles un couloir sur trois ou quatrecôtés. Onn'enmettaitpas plus de quatre l'une au-dessus de l'autre, afin de pouvoir les gerber sans difficulté. On peut donc présumer que le tas de caisses avait la disposition de la fig. 1 ci-contre, chaque assise comprenant quatre rangées de cinq caisses. Le volume du tas n'était que de 5 m3 ,342, ce qui correspondait à une densité de chargement de :

Il n'y avait personne en plein air aux environs immédiats du magasin; les témoins les plus rapprochés