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NOTE SUR LA
VALEUR DES MINERAIS D'ANTIMOINE Par M. LOIRET, Ingénieur au Corps des Mines.
L'exploitation des minerais d'antimoine en France a pris, depuis une vingtaine d'années, une grande extension. L'Auvergne, qui fournit une partie très importante de la production française, extrait surtout des minerais pauvres, I que l'on ne savait traiter autrefois; le procédé au cubilot, en permettant leur utilisation, a multiplié les mines et les usines dans la région métallifère de la Haute-Loire et du Cantal (*). En même temps, la découverte de la mine de la Lucètte dans la Mayenne amenait en 1899 la création d'un nouveau centre de production, aussi considérable à lui seul que l'ensemble des autres mines d'antimoine de notre pays. Aussi l'extraction des minerais d'antimoine en France a-t-elle passé, de 300 tonnes seulement en 1887, à plus de 18.500 tonnes en 1906, et la production de l'antimoine, sous forme de régule ou d'oxyde, qui en 1887 n'était que de 170 tonnes, valant lOO.OOOfrancs, s'est-elle élevée en 1906 à environ 3.000 tonnes, repré(*) Le nombre des concessions d'antimoine en activité en Auvergne (Haute-Loire, Cantal, Puy-de-Dôme), était de U en 1907. On compte actuellement 3 usines d'antimoine à Brioude, 2 à Blesle (Haute-Loire) et 3 à Massiac ou dans les environs immédiats (Cantal). On a également traité l'antimoine à l'usine à plomb de Langeac (HauteLoire), ainsi que dans les petites usines actuellement inactives de Terret (Haute-Loire) et du Colombier (Puy-de-Dôme) ; la Creuse enfin possède une usine d'antimoine à Mérinchal.
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sentant une valeur de 5 millions. D'après la Statistique annuelle de l'Industrie minérale, la production totale de l'antimoine dans le monde n'aurait été en 1906 que de 7.877 tonnes (*); cette statistique est certainement incomplète, puisqu'elle ne mentionne aucune production en Grande-Bretagne, où existent pourtant des usines d'antimoine, et où se trouve même le marché officiel du régule ; les chiffres précédents n'en font pas moins ressortir l'importance de la production française. Sur les 18.5U0 tonnes de minerais extraits en France en 1906, 8.400 environ provenaient d'Auvergne (à peu près par moitié de la Haute-Loire et du Cantal), et 7.300 de la Mayenne; les autres départements producteurs étaient FArdèche, la Lozère, la Corse, le Var, et pour une part insignifiante le Gard et la Vendée. Des 3.000 tonnes de produits métallurgiques fabriqués «n France en 1906, 2.200 environ (dont 1.600 de régule et 600 d'oxyde) provenaient de la Haute-Loire et du Cantal, le reste de la production se répartissant entre la Mayenne, le Gard et la Lozère. Les minerais d'antimoine en France, et surtout en Auvergne, sont généralement traités par les exploitants de mines eux-mêmes, dans des usines leur appartenant ; les transactions portant sur les produits fabriqués, oxyde ou régule, rarement sur les minerais, la valeur de ceux-ci est difficile à fixer d'une manière précise. Pour établir leur prix, il semble que le moyen le plus simple serait de se baser sur leur cote à Londres ; les minerais, de même que le régule, ont en effet à Londres une cote officielle. Mais cette cote vise seulement les minerais riches, de 50 p. 100 de teneur industrielle, et (*) Dont 2.650 aux Etats-Unis, 911 en Hongrie, 537 en Italie, 286 au Japon.