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NOTE
SUR LA
VALEUR
DES
MINERAIS
D' ANTIMOINE
l'application des conditions anglaises donnerait pour les minerais pauvres d'Auvergne des valeurs infimes, ne correspondant nullement aux prix réellement pratiqués. La raison en est facile à comprendre. En Angleterre, on opère par précipitation par le fer de l'antimoine du sulfure ; c'est une méthode coûteuse, convenant seulement aux minerais riches, et avec laquelle des minerais à 30 p. 100 sont déjà presque inutilisables. La méthode au cubilot, usuelle en Auvergne, comporte des conditions de marche toutes différentes : elle consiste à griller le minerai et à recueillir dans des chambres de' condensation l'oxyde formé; cet oxyde est ensuite, soit vendu directement s'il" est suffisamment pur et blanc, soit réduit par le charbon et transformé en régule. Il n'y a entre les deux méthodes aucune analogie ; non seulement le chiffre des pertes et les frais de fabrication sont complètement différents, mais encore la méthode au cubilot, excellente pour les minerais pauvres à 10, 20 et 25 p. 100, déjà moins bonne pour des minerais de 30 à 40 p. 100, s'accommoderait mal d'un chargement formé uniquement de minerais riches, pourtant seuls utilisables par la métallurgie anglaise. Du reste, même pour du minerai à 50 p. 100, l'applica,tion que l'on pourrait être tenté de faire de la cote des minerais à Londres comporterait encore plus d'une réserve.. Cette cote présente presque d'un jour à l'autre, à certains moments, des variations excessives et difficilement' explicables. En 1906, par exemple, nous la voyons passer brusquement, entre le 7 et le 28 février, de £ 14/15 à £21 /22, alors que le régule n'avait pour ainsi dire pasaugmenté ; en 1906 encore, pour un cours sensiblement constant du régule (£ 100/105), le minerai, qui était à £ 32/35 le 1 er août, ne valait plus que £ 20/25 à la fin du même mois. Nous ignorons l'importance des marchés sur lesquels cette cote est basée, mai» ces marchés ne
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doivent porter que sur des tonnages relativement faibles ; la France est le principal pays producteur d'antimoine, et les minerais français tout au moins ne passent pas, sauf de bien rares exceptions, par la place de Londres ; les arrivages dans les ports anglais étant forcément espaces, on peut se demander comment sont établis les cours officiels et dans quelle mesure ils correspondent à la réalité. En tout cas, aucun des marchés de minerai dont nous avons eu connaissance n'est basé sur la cote du minerai à Londres ; tous le sont sur la cote du régule ; cette dernière seule doit donc être retenue, et c'est elle seulement que nous aurons en vue lorsque nous parlerons dans la suite de cette étude des cours de Londres. Dans ces conditions, le seul moyen pratique d'établir la valeur des minerais français est d'étudier et de comparer entre eux les marchés effectivement conclus en France. Ces marchés ne sont pas très nombreux ; il en existe cependant suffisamment, et portant sur un assez fort tonnage, pour qu'on puisse en tirer des conclusions sérieusement fondées. En 1905, alors que les cours du régule étaient depuis de longues années relativement stables, nous avions une première fois appliqué cette méthode, pour l'établissement des redevances, aux minerais de la Haute-Loire et du Cantal. Elle nous avait conduit au barème suivant, basé sur plusieurs marchés importants conclus en Auvergne les années précédentes, barême qui fut adopté par les comités d'évaluation de ces deux départements en 1905 et 1906. Pour un cours de £ 37 de l'antimoine à Londres, le prix du degré (*) était de : 4 f ,î>0 pour les minerais de plus de 40 p. 100 4f — de 20,1 à 40 — 3 f ,50 — de 8,1 à 20 — (*) Le prix, du minerai s'évalue généralement à tant le degré ou