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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE
LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE
2° Kabylie de Collo. — Cette région, qu'on peut limiter vers l'Est à la large dépression des Beni Merouane, est occupée surtout par des roches éruptives diverses, des gneiss et des schistes métamorphiques, sans doute anciens (*), des grès et des marnes de l'éocène supérieur. Au Sud, la chaîne numidique, du djebel Zouagha au djebel Debagh, ramène à la surface le lias et le crétacé. Le massif éruptif de Cavallo (45), que la carte géologique au 1/800.000 indique comme uniquement formée de porphyrite andésitique et qui est sans doute complexe, renferme des filons ou des amas de pyrite de fer avec galène et un peu de chalcopyrite, qui ont jadis été exploités (**). Les territoires de Beni Toufout et des Oulad el Hadjmontrent d'autres gîtes encaisssés soit dans les terrains cristallophylliens, soit dans les roches éruptives. Les premiers sont des gneiss, des micaschistes, des schistes siliceux, des marbres blancs et des roches formées de grenat et d^amphibole. Ils sont traversés par de nombreux massifs granitiques d'où divergent, dans les terrains encaissants, de multiples apophyses. La structure est tantôt microgranitique, tantôt granulitique. Les apophyses minces au milieu des schistes sont formées d'une aplife très fine de couleur blanche (***). Entre l'Oued er Rezel et l'Oued bou Doucha (46) et, un peu à l'Est, près de VAfn Kechera (47), des filons de direction et de pendage très variables ont été explorés ou exploités; la blende, la galène, la cérusite, la pyrite de fer et la chalcopyrite sont les minéraux qu'on y rencontre, mêlés à du quartz et à des débris de la roche en-
caissante; celle-ci est, au premier point, la granuliteou les schistes, et ces derniers seulement au second endroit. Un peu de cuivre natif a été observé dans les gîtes de l'Oued bou Doucka. Bien que la galène soit abondante dans certains filons, il semble que la blende soit le minerai principal de cette zone. Minerais de plomb et minerais de zinc sont faiblement argentifères, mais la teneur en métal précieux varie assez sensiblement d'un échantillon à l'autre, à richesse égale en zinc ou en plomb. A l'Oued bou Doucka, des travaux de recherches sont en cours d'exécution. La mine d'Ain Kechera a été exploitée de 1905 à 1907, mais très peu activement (production totale : 600 tonnes de blende, 230 tonnes de galène). Dans la partie N.-E. des Beni Toufout, aux environs du point nommé Bir beni Salah (48), les nombreux filons connus présentent un remplissage encore plus complexe que ceux que je viens de décrire. Les uns ont pour gangue la barytine; les autres, le quartz ; dans tous, la sidérose et la limite paraissaient jouer un rôle. Les minerais principaux sont le cinabre, la blende et la galène. Près de la surface, le plomb est à l'état de cérusite, de pyromorphite ou de mimetèse riches en argent (*). Comme produits accidentels, il y a lieu de citer la pyrolusite et la stibine. Tous les gîtes de Bir beni Salah sont dans le gneiss, ils n'ont été exploités que pour leurs minerais de mercure qui étaient distillés sur place. Pendant la période de 1886 à 1895, la production annuelle moyenne a été de 77 tonnes de mercure (**). A l'Est de Bir beni Salah, l'exploration d'autres filons
(*) M. P. Termier a indiqué que gneiss et schistes pouvaient être éocènes (C. R. A. S., 2 février 1903). (**) La concession de Cavallo continue à être exploitée, mais ses propriétaires n'ont en vue que les minerais du cuivre qui constituent des liions dans la roche éruptive. Les travaux exécutés sont peu importants. (***) P. TERMIER, loc. cit.
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(*) Certains échantillons contenaient de 13 à 17 kilogrammes à la tonne de métal. '(**') Une tentative de reprise des travaux a eu lieu en 1904 ; on a produit 129 tonnes de minerai marchand, blende et galène.