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DÉGAGEMENT
INSTANTANÉ
D'ACTDE
CARBONIQUE
L'utilité de semblables refuges est, au moins en certains cas, absolument incontestable. La Commission de sauvetage de l'Industrie minérale l'avait elle-même reconnu lorsqu'elle ajoutait à ses critiques sur les chambres autrichiennes : « Cependant, soit en période de sauvetage, notamment pour le rétablissement des retours, soit pendant la lutte contre les feux, ou même aux premiers instants de la reprise d'anciens travaux envahis par les gaz, : il paraît indiqué de ménager des espaces clos, alimentés par la conduite d'air comprimé. » Il en est de même pour les travaux de recherches se dirigeant, comme à Singles, vers des régions mal connues, où des dégagements instantanés de grisou ou d'acide carbonique sont possibles ; c'est ce qui avait déjà été expérimenté autrefois à Bessèges pour le percement du grand travers-bancs de Créai (*). Partout où l'on peut facilement se procurer de l'air comprimé, il serait inadmissible, après l'accident de Singles, que pour de pareils travaux l'on effectuât les tirs d'un point quelconque de la mine : à défaut du tir de l'extérieur, toujours préférable, mais qui constitue une grave sujétion et auquel on peut hésiter à s'astreindre, il est indispensable de ne tirer les coups de mine qu'une fois les ouvriers à l'abri dans une chambre de sauvetage. Pour des mines en exploitation normale, même pour de la porte et simplement serré par l'écrou n, on a substitué un système de manivelle permettant à des ouvriers attardés ou à des sauveteurs d'ouvrir la porte de l'extérieur. Pour parer au danger que créerait pour les ouvriers un changement de pression trop brusque, on pourrait ménager un clapet dans la porte d'entrée (v. Glûckauf, 13 juin 1907), ou encore mettre la vanne d'air comprimé en arrière du sas à air dans le prolongement du cul-de-sac, ce qui aurait l'avantage de laisser complètement libre 1' « avantchambre », où l'on pourrait pénétrer sans risque pour les ouvriers déjà réfugiés en arrière. 11 y a là toute une mise au point que des essais répétés pourront seuls permettre de faire dans les meilleures Conditions{*) Annales des Mines, note de MM. Ichon et Lombard, 1892.
SURVENU
AUX
MINES
DE
SINGLES
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■des mines importantes, l'installation de ces refuges peut «également présenter un sérieux intérêt. Ainsi que le faisait remarquer, dans des articles parus en 1907 dans i'OEsterreichische Zeitschrift (*), M. le Bergrath Mayer, de Vienne, dans toute catastrophe (coups de grisou ou de poussières, ou incendie) un grand nombre de ■victimes ont péri, non pour avoir subi les effets directs de l'explosion, mais pour avoir rencontré dans leur fuite les gaz délétères ; au contraire, les ouvriers qui ont pu profiter d'un cul-de-sac pour se garer ou qui ont pu gagner un circuit d'aérage intact ont échappé à la mort. ■Cette simple constatation suffirait à justifier un emploi fréquent de refuges semblables à celui de Singles. D'anciens travers-bancs existent dans beaucoup de mines ; .pourquoi ne pas les fermer par une double porte et y amener l'air comprimé? Même si une explosion coupe la canalisation d'air, les ouvriers qui s'y réfugieront auront •quelques chances de se sauver, d'autant plus grandes •que le cul-de-sac sera plus important; et si l'air comprimé n'a pas été coupé, comme cela arrivera presque -toujours en cas d'incendie ou de dégagement imprévu de grisou ou d'acide carbonique, leur salut sera assuré. Des -culs-de-sac spéciaux pourraient aussi être créés au voisinage des puits, particulièrement du puits de sortie d'air, et des principaux plans inclinés. B. Extension des mines à dégagements instantanés. — Un second enseignement peut être encore tiré de l'accident de Singles. Voilà peu de temps encore, on ne parlait guère en France, en fait de mines sujettes à des dégagements instantanés d'acide carbonique, que de Fon'tanes : il y avait bien eu quelques dégagements dans le 'bassin de Brassac, mais ils avaient été de peu d'importance, et n'avaient fait de victimes que par suite de l'in(*) (Ester. Zeitschrift fur Berg- und Huttenivesen, 1907, n 0 ' 37 et 38.