Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
420
LE
PETROLE AUX INDES NÉERLANDAISES
Benzine Kérosène
10 à 12 p. 100 34
H. pour paraffine (Wax-residu) . .
15
Résidus (Liquid fuel)
39
Les résidus sont en général assez riches en paraffine. D'après le D r Erich Scheele (*) on peut estimer cette quantité à 7-14 p. 100 (par rapport à l'huile brute). Il est à remarquer que la benzine légère (c'est-à-dire de poids, spécifique 0,70) n'existe pas à Bornéo, mais seulement une benzine lourde qui peut être utilisée comme combustible et qui, plus récemment, a trouvé emploi dans la fabrication des matières colorantes, faisant une concurrence active à la térébenthine ordinaire. Au point de vue éclairage, le pétrole lampant de Bornéo donne de moins bons résultats que celui de Sumatra (pouvoir lumineux inférieur de 10 p. 100 environ). Comme on peut le penser, de nombreuses études chimiques ont été faites en vue d'améliorer les produits marchands extraits de l'huile brute de Bornéo, en ce qui concerne surtout le kérosène et la benzine ; l'huile brute, se rapprochant des produits russes, contient une forte proportion de carbures aromatiques (benzène, toluène, métaxylène, naphtalène) en quantités sensiblement égales à celles qui existent dans les goudrons de houille ; les études de MM. H. O. Jones, A. Woolton et E. Scheele l'ont montré; le premier a prouvé en. outre que les fractions les moins volatiles des pétroles des Indes sont lévogyres, tandis que les mêmes produits, en Russie et aux Etats-Unis, sont dextrogyres. Plus récemment, M. Knoops, ingénieur attaché à la Royale, a cherché, en appliquant le procédé connu sous le nom de « Cracking process » (**) au pétrole de Bornéo, (*) D r Erich SCHEELK , Basel, 1907, Ueber einige Erdoele ans Bornéo. (**) Le procédé consiste, après distillation des produits lampants,
LE
PÉTROLE
AUX INDES
NEERLANDAISES
421
à améliorer la qualité du lampant ; mais ces essais ont échoué ; il en avait été d'ailleurs de même pour le pétrole roumain d'après les études de M. Kremer. Pour la benzine, au contraire, qui a une valeur d'autant plus grande qu'elle est plus légère, M. Knoops a obtenu des résultats intéressants : opérant la distillation de l'huile de Bornéo par fractions de 5 en 5°, il remarqua que les produits distillant entre 80 et 110° présentaient un maximum de poids spécifique par rapport aux fractions immédiatement voisines, ce qui semblait indiquer la présence de carbures lourds : benzène (C 6 H R ) et toluène ; il s'appliqua alors à isoler ceux-ci de la benzine en les transformant en produits de substitution nitrés : un traitement convenable de la benzine par un mélange d'acides sulfurique et azotique donne, d'une part, des produits nitrés (nitro-benzine, mono et trinitrotoluène) et d'autre part, une benzine débarrassée des carbures aromatiques principaux et de poids spécifique moindre, donc de plus grande valeur. En outre, les produits nitrés obtenus ont actuellement des débouchés intéressants dans la fabrication des matières colorantes et des explosifs. Les essais de laboratoire furent d'abord étudiés au point de vue pratique dans l'usine que la Royale possède à Rotterdam; les résultats en sont aujourd'hui appliqués dans l'usine spéciale que cette société a récemment mise en marche aux environs de Diisseldorf. PRODUCTION
DE PÉTROLE
BRUT A
BORNÉO
(en milliers de litres)
1901
1905
1906
1907
315.000
468.500
392.600
543.500
(Extrait des statistiques officielles des Indes néerlandaises.)
à chauffer doucement le résidu avec injection de vapeur surchauffée, ce qui dorme lieu à un nouveau dégagement de produits semblables à ceux qui ont déjà distillé, augmentant par conséquent la quantité de pétrole lampant marchand.