Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
464
DE PLOMBIÈRES ET LA
DES
VOSGES
465
RADIOACTIVITÉ DES SOURCES THERMALES
Les sources de la Chaudeau sont sur le territoire de la commune d'Aillevillers (Haute-Saône), à 200 mètres environ de la limite du département des Vosges. Les principales se trouvent dans le lit même de la Semouse, au voisinage d'un barrage établi pour le service des forges de la Chaudeau. En amont du barrage, l'eau tranquille permet de voir les points d'émergence de nombreux filets, grâce aux bulles de gaz qui' se dégagent plus ou moins régulièrement sur une assez grande surface. En aval, un certain nombre de sources se trouvent dans les rochers formés de grès et poudingues vosgiens, et l'une d'elles, plus importante, émerge d'une flaque d'eau, en formant audessus de son niveau une coupe de 5 à 6 centimètres de hauteur environ. On pouvait donc espérer qu'en raison de sa grande force ascensionnelle, l'eau thermale ne serait que pour un point mélangée d'eau de la rivière. Tandis que l'eau, en amont du barrage et sur la droite des rochers, marque 13°, 8, le thermomètre enfoncé de 20 centimètres environ dans l'anfractuosité formant le griffon de cette source, indique 22°, 2. De même l'eau qui coule sous le barrage, et que nous avions prise pour l'eau de la rivière, est également à 21°-22° et provient d'une source jaillissant à cet endroit. Enfin, dans la plupart des flaques formées par les rochers sur le côté gauche de la rivière, le thermomètre indique également une élévation plus ou moins grande de température. D'après Jutier, l'ensemble de ces sources doit offrir un débit d'environ 200 mètres cubes par vingt-quatre heures. Pour faire une prise d'eau dans le griffon important dont nous avons parlé précédemment, nous avons opéré de la façon suivante : nous avons enfoncé aussi profondément que possible, environ 20 centimètres, un tube de cuivre de 1 centimètre de diamètre coudé à angle droit et auquel était fixé un tube de caoutchouc de 2 mètres de
longueur, l'autre extrémité de celui-ci débouchait dans une bouteille vide, dont la panse était immergée dans la rivière et dont le goulot dépassait de 2 centimètres seulement le niveau de l'eau. Les tubes avaient été remplis par aspiration, et la dénivellation était suffisante pour permettre ainsi de siphonner l'eau du griffon dans la bouteille. Il y a lieu de remarquer que l'eau du griffon était exempte degaz; ceux-cise dégageaient dans lamêmefente, •mais à 20 centimètres environ en aval de la cloche formée par l'arrivée principale de l'eau. Nous avons pu en recueillir en utilisant un petit entonnoir légèrement aplati. A 50 mètres en aval du barrage se trouve également une source que l'on peut voir dans les très basses eaux, mais que nous n'avons pu étudier. Dans la prairie située sur la rive gauche de la Semouse et à une dizaine de mètres de la rivière, une source émerge d'un trou de 2 mètres carrés environ. Dans cette source dont la température est de 22°, 1, vivent poissons, plantes d'eau, cresson, etc. ; des bulles de gaz se dégagent en abondance de tous les points du fond, et nous en avons fait facilement une prise de 200 centimètres cubes en une demi-heure, au moyen d'un collecteur formé d'un disque de fer-blanc à bord rabattu de 32 centimètres de diamètre dont le fond était percé d'un trou auquel était soudée une bague de cuivre destinée à empêcher l'éprouvette de glisser. Celle-ci était maintenue au moyen d'une pince fixée à une tige de fer piquée dans le sol. Sans qu'il soit possible de faire de calcul, même approximatif, il est cependant aisé de se rendre compte que cette source, dont le débit aqueux est cependant assez faible, donne beaucoup plus de gaz que celles de Plombières. L'eau s'écoule dans un petit ruisseau dont la température est de 17° et dans lequel on peut reconnaître plusieurs sources dont une arrive à 22°, 2.