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LES GISEMENTS AURIFÈRES
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LES
GISEMENTS
AURIFÈRES
DU NORD DE MADAGASCAR Par
ANTOINE
MERLE, Contrôleur des Mines.
La présente note a été rédigée d'après les observations que j'ai faites sur le terrain dans le courant de septembre 1909, complétées par les renseignements qu'ont bien voulu me fournir MM. Mortageset Grignon, propriétaires des mines d'or de l'Andavakoera, Boyer, ingénieur conseil, et Fouque, directeur des travaux. Les filons de Madagascar-Nord ont une individualité propre qui les différencie de ceux du reste de l'île. Avant d'aborder l'étude de ces gisements dont la découverte assez récente (fin 1905) a attiré d'une façon toute spéciale l'attention du monde minier, il convient d'esquisser rapidement la géologie et, plus particulièrement, la tectonique de l'ensemble de Madagascar pour bien préciser cette individualité. Schématiquement, on divise Madagascar en trois zones parallèles, orientées nord-sud, suivant le grand axe de l'île : une bande médiane cristallophyllienne, flanquée, à l'est et à l'ouest, d'une bande sédimentaire. La zone sédimentaire de l'est est formée, le long de la côte, par une série discontinue de petits bassins calcaréomarneux ou arénacés, représentant les différents termes stratigraphiques depuis le Lias jusqu'au Crétacé. Des sables récents recouvrent, d'ordinaire, les sédiments plus
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anciens jusqu'aux affleurements cristallins, peu éloignés du rivage. La bande sédimentaire de l'ouest est beaucoup plus large que celle de l'est et comprend des assises qui vont <du Trias à l'Eocène (calcaires à Nummulites). Elle relaie la zone centrale suivant une ligne figurée sur toutes les ■cartes : le Bongolava. En réalité, le Bongolava, que j'ai longé sur plus de 500 kilomètres, n'est pas, comme on le •croit généralement, une falaise abrupte qui sépare les terrains sédimentaires du primitif, bien qu'il marque la fin de la plaine sakalave de l'ouest et les premiers contreforts du plateau central. A partir de là, les grès et schistes de la plaine sakalave, en couches subhorizontales ou peu inclinées vers l'ouest, font place à des schistes et grès fins plus ou moins cristallinisés parle métamorphisme •et présentant un fort pendage (70 à 85°) vers l'ouest. Mais, et il y a lieu d'insister sur ce point, la bande sédimentaire de l'ouest ne s'arrête pas à la ligne du Bongolava ; elle s'étend beaucoup plus à l'est et peut atteindre jusqu'au centre de l'île. Le mont Ibity, près d'Antsirabe, au pied duquel sont situés les plus beaux gisements de pierres précieuses de Madagascar, est constitué par des roches nettement élastiques et principalement par des ,.grès quartzites. On observe la même formation gréseuse près de Betafo, où le relief dentelé comme une mâchoire des Vavavato (en malgache : vava, bouche; vato, pierre) tranche sur le profil arrondi des dômes volcaniques. Des schistes micacés se trouvent à une cinquantaine de kilomètres à peine à l'ouest de Tananarive, près d'Arivonimamo. Presque partout l'érosion a fait disparaître les roches sédimentaires ou faiblement cristallinisées, mettant à nu un substratum, à faciès de gneiss et de micaschistes, xecoupé par de nombreux filons de quartz et de pegmaiite, ce qui explique l'extension occidentale donnée à J'Archéen par les anciens explorateurs ; mais les enclaves